Dominique Leroy était, jusqu’il y a peu, la grande patronne de l’entreprise de télécommunication Proximus. Début septembre, elle a annoncé qu’elle quittait son poste pour une autre grande entreprise de télécom: le groupe néerlandais KPN. Dominique Leroy expliquait qu’elle était engagée pour être, là aussi, CEO (Chief executive officer, directrice générale).

Cette semaine, les dirigeants de KPN ont changé d’avis. Dominique Leroy ne sera pas leur nouvelle CEO à partir de décembre.

Pourquoi?

KPN ne veut plus de Dominique Leroy parce qu’une enquête judiciaire (pour la justice) est menée sur elle depuis quelques jours. Dominique Leroy est soupçonnée d’avoir commis un délit d’initié. Mais qu’est-ce que c’est?

L’entreprise Proximus est cotée en Bourse: des milliers de personnes possèdent des petits bouts de Proximus, des parties de propriété qu’on appelle des actions. La valeur de ces actions change tout le temps en fonction d’informations diverses: si l’entreprise va bien, si elle s’enrichit, ou, au contraire, si elle rencontre des difficultés…

Début août, Dominique Leroy a vendu plus de 10 000 actions Proximus. Les a-t-elle vendues en sachant que leur valeur risquait de chuter lorsqu’elle annoncerait son départ? A-t-elle ainsi profité d’une information qu’elle était la seule à connaître: son intention de partir? C’est ce qu’on appelle un délit d’initié. C’est interdit.

Dominique Leroy se dit innocente. Elle déclare qu’elle envisageait de partir, mais n’avait encore rien décidé. C’est la justice qui devra trancher et l’enquête risque de durer encore quelques mois. KPN ne veut pas d’une CEO qui porte une longue procédure judiciaire sur le dos, car cela pourrait nuire à son image. Dominique Leroy n’a donc plus de travail.