Imaginez une ville, Berlin, la capitale de l’Allemagne, coupée en deux par un mur de 155 km.

Ce mur est bordé de mines antipersonnel, cela veut dire que des engins explosifs sont cachés sur le sol ou sous terre. Quand une personne marche dessus ou passe à proximité, ces mines explosent, provoquant la mort ou de graves blessures. Le mur est aussi bordé de pièges pour tanks, d’alarmes… Il mesure 3,5 m de haut. Il est surveillé en permanence. Les soldats tirent sur ceux qui tentent de l’escalader.

Pour installer ce mur, il a fallu notamment couper 32 lignes de chemin de fer entre Berlin-Ouest et Berlin-Est.

Ce vaste chantier a démarré la nuit du 12 au 13 août 1961. 15 000 policiers est-allemands ont déroulé des grillages et des fils barbelés le long du tracé. Tous les pavés des rues permettant de passer de l’Est à l’Ouest de la ville ont été enlevés. Les fenêtres et les portes des maisons qui bordaient ce mur ont été murées par du béton.

Voilà, désormais, personne ne pourra plus passer de Berlin-Est à Berlin-Ouest.

Est-ce un mauvais rêve?

Non, c’est bien la réalité. Mais tout cela n’est pas arrivé en une seule nuit. C’est ce que nous allons vous expliquer dans ce dossier. Sachez quand même que ce mur est resté en place 28 ans!

Des milliers d’Allemands de l’Est ont tenté de le franchir au péril de leur vie. Au total, d’août 1961 à mars 1989, 5 075 personnes ont réussi à s’évader de Berlin-Est pour Berlin-Ouest par divers moyens: escalade, mais aussi souterrains, voitures spécialement transformées, fuites à la nage… Entre 125 et 1 135 personnes (les chiffres varient suivant les sources) ont péri dans cette tentative.

Enfin, le 9 novembre 1989, le mur est tombé. Un soulagement, car il vaut mieux construire des ponts que d’ériger des murs. Aujourd’hui pourtant, ailleurs dans le monde, certains dressent toujours des murs ou rêvent de le faire. En tombant, qu’est-ce que ce mur a changé ?