Au bureau de la police boraine à Colfontaine (province du Hainaut), il existe depuis 2018 une brigade assez particulière, la «team drone».

Décollage immédiat

Une affiche de drone sur la porte, une carte de vol sur le mur et surtout, posé sur une table, un drone de plus de 5 kilos ainsi que des grandes télécommandes dotées d’écrans. Lorsque l’on entre dans le bureau de la «team drone», on se sent pousser des ailes.

À la tête de cette brigade, on trouve les inspecteurs Circelli et Bourdiaux, tous les deux passionnés de drones et d’engins volants en tout genre.

Pas étonnant que ce soient eux qui aient proposé à leurs supérieurs d’employer (d’utiliser) des drones pour des opérations de police.

Un vrai plus

« Les drones sont très utiles pour des missions de reconnaissance, surtout. Ils permettent d’inspecter le terrain avant d’y envoyer des collègues, ce qui permet de leur assurer une plus grande sécurité », explique l’inspecteur Circelli.

Les drones sont également utilisés après des accidents de la route pour voir l’étendue des dégâts ou pendant des manifestations pour voir si tout se déroule calmement.

Ils permettent aux policiers d’avoir une meilleure vue d’ensemble sur les choses.

Arme secrète

Accrochée sous le drone, on aperçoit un petit boîtier noir qui ressemble à un appareil photo.

L’inspecteur Circelli lève le mystère sur l’objet: «C’est une caméra thermique. C’est-à-dire qu’elle permet de voir les choses selon leur température. Un objet chaud va apparaître en orange, un objet froid aura une couleur plus foncée. C’est idéal pour voler dans le noir. » Mais attention: «Normalement on ne peut pas voler la nuit. Il faut toujours voler à vue, de manière à ce que le drone reste visible.»

Un travail d’équipe

À côté des deux pilotes ou «télé-pilotes» comme le précisent les deux policiers, il y a également des cadreurs qui dirigent les caméras.

Ces cadreurs ne doivent d’ailleurs pas obligatoirement être des policiers. Des civils peuvent également assumer cette fonction tant qu’il ne s’agit pas d’une opération judiciaire liée au secret professionnel.

Si l’équipe est assez réduite, c’est en partie parce qu’il n’est pas si facile d’obtenir sa licence de télé-pilote. La formation peut coûter jusqu’à 3 500 euros et durer plus d’un an. Et les examens sont « très très difficiles» comme se rappellent en souriant les deux inspecteurs qui ont tout de même réussi leurs examens du premier coup.