De 1936 à 1939, une guerre civile (entre habitants d’un même pays) a eu lieu en Espagne. Le vainqueur de cette guerre, le général Francisco Franco, a ensuite pris la tête du pays. Il s’est allié avec le dictateur allemand Adolf Hitler pendant la guerre 1940-1945, ainsi qu’avec l’Italie fasciste (qui avait aussi des idées racistes, d’extrême droite).

Après la Seconde Guerre mondiale, le général Franco est resté au pouvoir. Il a dirigé son pays d’une main de fer jusqu’à sa mort, en 1975.

Pendant ces 36 années de franquisme (politique de Franco), le peuple n’avait aucune liberté. En s’appuyant sur la police, l’Église et l’armée, le pouvoir très autoritaire éliminait toute opposition, toute personne qui avait des idées différentes ou contraires.

Un endroit particulier

À sa mort, Franco a été inhumé (son corps a été placé) dans un gigantesque monument qu’il avait lui-même fait construire. Ce monument s’appelle «Valle de los Caidos», ce qui peut se traduire par «la vallée de ceux qui sont tombés».

Cet endroit se trouve à environ 50 km de Madrid, la capitale espagnole. Il est composé d’une abbaye (lieu de vie et de prière de religieux catholiques) et d’une basilique (grande église catholique) de 262 m de long creusée dans la montagne. Une croix géante, de 150 m de haut, domine le tout.

C’est Franco qui a fait construire cet édifice à partir de 1941. Pendant des années, des milliers de prisonniers de la guerre ont été forcés d’y travailler dans des conditions terribles.

Franco y a fait transférer les restes de quelque 30 000 Espagnols morts durant la guerre civile. Il y a réuni des nationalistes de son camp et des républicains, qui se battaient contre lui.

Pourquoi le déplacer?

Ça fait plusieurs années que les socialistes espagnols veulent exhumer (déplacer le corps de) le général Franco. Ils trouvent que ce lieu ne doit plus être un monument à la gloire du franquisme. Mais la question divise le pays.

La famille de Franco et ceux qui défendent les idées de l’ancien dictateur ont demandé à la justice de s’opposer à cette décision des ministres socialistes. Ce 24 septembre, la plus haute cour de justice espagnole a autorisé l’exhumation. Elle ordonne que Franco soit transféré dans le petit cimetière où est enterrée sa femme. Mais la famille s’y oppose.

L’exhumation se fera-t-elle? Est-ce que des admirateurs de Franco ne vont pas le suivre pour continuer à lui déposer des fleurs? Et que faire des autres chefs franquistes, notamment José Antonio Primo de Rivera, qui avait créé le parti de Franco, et qui se trouve toujours à la Valle de los Caidos?

L’Espagne n’a sans doute pas fini de régler toutes les questions liées à cette triste période de son histoire.