Comment avez-vous préparé cet album, Vianney et toi?

On a parlé de beaucoup de sujets. Il m’a posé des questions sur la vie, sur des thèmes dont j’avais envie de parler. Et puis il a écrit les textes en fonction de ça. J’ai adoré ce qu’il a écrit. J’ai modifié quelques mots, mais pas beaucoup. Et pour les musiques, même chose. Il m’a fait écouter les mélodies et, quand ça me plaisait, on enregistrait. Après, souvent, je changeais un petit peu pendant l’enregistrement en studio, je mettais mes petites touches.

Ton album s’ouvre et se conclut par des mots en albanais. Pourquoi?

C’est la langue que je parle chez moi, avec mes parents et ma famille. Le texte du début, c’est une poésie albanaise. Et à la fin de l’album, c’est une chanson que j’ai écrite pour dire merci à toutes les personnes qui m’ont soutenue. Je dis qu’il ne faut jamais oublier les personnes qui vous ont tendu la main et il faut se souvenir d’où on vient.

Dans «Les étoiles», tu chantes: «On veut croire à ce monde nouveau, nous sommes les étoiles». Tu parles au nom des jeunes? Tu les sens positifs, confiants?

Oui. On ne veut rien lâcher, il faut garder espoir. Il faut regarder devant et ne pas se tourner vers le passé. C’est aussi ce que je dis dans la chanson Devant. Il faut voir grand, vouloir aller loin, si on veut avancer.

Qui t’inspire cette volonté, cette confiance?

Mon père. Il est venu du Kosovo jusqu’en France, il a fui la guerre. Il n’a rien lâché, il n’a pas baissé les bras. Il voulait y arriver, il a tout fait, et puis on est bien, toute la famille, maintenant.

Tu sors cet album, tu prépares une tournée… et l’école?

Je fais la musique pendant le week-end et les congés, pour ne pas prendre de retard.

Comment ça se passe avec les autres élèves?

Quand je suis arrivée dans mon nouveau collège, c’était dur. Ils étaient tout le temps avec leur portable autour de moi, ils m’attendaient à la sortie, ils me demandaient des autographes… J’avais envie de changer d’école parce que j’avais l’impression que tout le monde me regardait tout le temps. Mais maintenant, ça va. De toute façon, à l’école, je ne parle jamais de mes projets. C’est comme si je ne faisais pas de musique. Donc, ils me parlent normalement, maintenant.

Erza Muqoli sera en concert au Cirque Royal de Bruxelles le dimanche 26 avril à 17 h.