Nils vient d’avoir 14 ans. Ce garçon aux yeux clairs a découvert les échecs il y a 7 ans. Il est devenu un espoir belge dans une discipline que l’on ne reconnaît pas encore en Belgique comme un sport (voir encadré Un sport?).

«Tous les vendredis, je vais à mon club d’échecs (le CRELEL, le club d’échecs de Liège). Je suis un cours où l’on nous explique des stratégies adaptées à nos parties. Ensuite, nous jouons entre joueurs du même âge.»

Au championnat de Belgique, Nils concourait au milieu de 90 autres joueurs de moins de 14 ans. «Comme francophones, nous étions une dizaine. J’ai remporté le titre de champion de Belgique chez les moins de 14 ans. Avec ce titre, je me suis qualifié pour le championnat du monde en Inde. Pour cette compétition, je serai accompagné de Cémil Gulbas, un maître international d’échecs.»

Sous ses conseils, durant la compétition, Nils espère bien progresser.

« Il m’aide à me préparer pour les ouvertures de jeu. C’est comme au foot, si en début de partie tu prends deux goals, tu n’es pas bien! C’est pareil aux échecs. Il faut qu’après 30 minutes de jeu, par exemple, j’aie encore toutes mes chances de gagner. Pour cela, on regarde ce que mon adversaire joue en début de partie et on adapte une stratégie pour contrer ses coups et lui causer des problèmes.»

Mais faire une bonne ouverture ne suffit pas. «Évidemment, on ne peut pas préparer toute une partie. Après, tu es confronté à toi-même. Tu dois jouer la partie, tu dois trouver la stratégie pour essayer de l’attaquer et le battre.»

Nils a aussi dû apprendre à ne pas montrer à l’adversaire quand il est en difficulté, par exemple. «Parfois, tu te dis: j’ai fait une gaffe. Si je le montre, l’autre va directement réagir alors que ce n’était pas sûr qu’il l’avait vue.»

Gérer le stress

Nils a fait des séances de sophrologie (entraînement du corps et de l’esprit pour développer de la sérénité) pour apprendre à gérer son stress, à garder toute sa concentration. Nils a appris à se mettre «dans sa bulle».

Il arrive ainsi qu’en plein match, il arrête de jouer quelques minutes, aille un peu marcher, regarder d’autres parties. «Mais tout le monde fait cela. Les parties durent parfois cinq heures donc on en a besoin.»

Au championnat du monde, être face à des joueurs venus de tant de pays différents, quelle sera la difficulté?

«Les échecs, c’est une langue. On se comprend tous autour d’un échiquier! En tout, il y aura 11 parties. Ces parties peuvent durer de 5 minutes à 5-6 heures! En fonction des points obtenus, je jouerai face à des jeunes qui ont le même nombre de points que moi. Plus on gagne de parties et plus on joue contre des joueurs forts. Je suis un bon joueur belge mais je sais que j’y vais sans espoir de podium. Il y a des jeunes Arméniens qui sont déscolarisés à 6 ans pour faire huit heures d’échecs par jour. Le but pour eux est d’être titrés un jour maître international. Moi, j’y vais pour la performance, pour gagner contre des joueurs plus forts que moi. Ce sera une très belle expérience.»

Sur Facebook, retrouvez chaque jour les résultats de Nils.

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