Essoufflée à la fin du morceau, Jide s’écroule sur une chaise et demande: «Mais qu’est-ce qu’elle raconte, Aya Nakamura, dans ce morceau? C’est du japonais?Toi qui adore, tu sais? »

Euh: Aya, elle est née au Mali (Afrique) mais elle a grandi en France, près de Paris. Elle parle donc français! Enfin… avec des mots arabes, anglais, et de l’argot, le langage de la rue, de la «street», comme elle dit.

Jide: Et c’est quoi, une «pookie»?

Euh: Ça vient du mot «poucave», qui veut dire balance, comère, quelqu’un qui va raconter tout dans ton dos.

Jide: Ah, c’est pour ça qu’elle dit «blablabla»! Mais alors «ferme la porte à la pookie dans le side», ça veut dire qu’il faut fermer la porte et laisser la pookie de l’autre côté?

Euh: Oui. Elle dit aussi «dans le sas». Un sas, c’est un passage à l’entrée d’un bâtiment ou d’une pièce.

Jide: Et «t’as le seum»? J’ai déjà entendu ça ailleurs…

Euh: Avoir le seum, c’est être en colère, dégoûté, ou avoir trop de malchance. Et quand elle dit «t’es bon qu’à faire la mala», ça veut dire «t’es bon qu’à faire la fête».

Jide: Bref, elle reproche à l’autre d’être toujours en colère et de faire la fête… Et être «gang or game»?

Euh: Ça voudrait dire: ne pas être n’importe qui… Mais je t’avoue que je trouve beaucoup de traductions et d’interprétations différentes! L’argot, la langue de la rue, ça évolue. Et, d’un endroit à l’autre, je suppose que le sens peut changer!

Jide: Quand même, elles sont bizarres, les chansons d’Aya Nakamura! On ne comprend pas grand chose!

Euh: C’est vrai… Et elle en a marre que les journalistes lui demandent de traduire ses textes! Ça l’énerve. Elle a déjà répondu: «Je parle pas comme un gogole, quand même!».

Jide: De toute façon, ça n’empêche pas de danser et de «faire la mala»! C’est cool…