Victor, 11 ans, vit à Ronchin (près de Lille, en France). Il avait 9 ans lorsqu’il a remarqué que des enfants de sa classe n’avaient pas de matériel scolaire. Il a réfléchi à une idée pour aider ses copains. À la récré, avec des filles, il a réalisé des affiches pour récolter du matériel.

«Il nous a dit qu’il avait créé une association, explique sa maman, Stéphanie. C’est le mot ‘association’ qu’il employait pour parler de leurs actions. Quelques mois plus tard, quand il a déclaré qu’il voulait aussi aider les enfants de l’île française de Saint-Martin (dans les Antilles) balayée par l’ouragan Irma, là on a compris qu’il fallait vraiment créer cette association. C’est comme ça que Feutres et Compagnie est née.» Près de 600 kg de matériel ont pu être envoyés à Saint-Martin.

«On pensait que cela en resterait là, souligne la maman de Victor. Mais Victor ne veut pas s’arrêter car, selon lui, il y a encore beaucoup d’enfants qui sont dans le besoin.»

Le garçon a compris qu’il y a un décalage entre enfants, de grosses différences. Sa maman explique: «Que certains enfants n’aient pas tout ce qu’il faut pour l’école, cela ne surprend pas les gens en général. L’action de Feutres et Compagnie est bien comprise. Évidemment, on nous demande à qui on donne, si c’est uniquement en France ou aussi à l’étranger. Les gens veulent savoir où iront leurs dons. Aujourd’hui, par exemple, Victor a donné beaucoup de fournitures à une personne qui est famille d’accueil pour des mineurs migrants (des jeunes de moins de 18 ans qui ont quitté leur pays). Ces jeunes n’ont rien et les familles d’accueil prennent déjà beaucoup sur leur argent personnel pour les accueillir. Donc, elles nous sollicitent pour la part scolaire.»

Désormais, les centres d’accueil connaissent Feutres et Compagnie. L’association est régulièrement sollicitée: «En août, on s’est retrouvés à faire 200 sacs de fournitures! Les médias et les réseaux sociaux parlent de l’association. On a donc des demandes et des dons.»

Cet été, Victor et son frère Simon ont beaucoup travaillé pour l’association. Depuis peu, Feutres et Compagnie possède un local où tous les dons peuvent être stockés.

Victor lance un appel aux adhérents

«Victor reste au cœur des décisions, explique sa maman. On n’a pas pris le relais, on l’aide mais il continue à être 100% dans l’aventure.»

Le garçon veut encourager les enfants à réaliser leurs rêves. Il insiste: «Quand dans la vie, on est dans une impasse, il ne faut pas tout de suite abandonner. Il faut demander de l’aide. On trouvera toujours un moyen d’y arriver. Pour moi, c’est un rêve d’aider. Je le fais avec Samantha, Lîlya, Julia, Léa…»

Pourquoi n’y a-t-il que des filles qui aident Feutres et Compagnie? «Je ne joue pas au foot, raconte Victor. Du coup, je suis parti de mon côté et j’ai joué avec les filles.Un ou deux garçons m’offrent de l’aide parfois. Feutres et Compagnie m’apporte un plaisir que je ne trouve pas ailleurs. C’est le plaisir que l’on ressent quand on donne et que l’on voit les gens heureux. Et si certains lecteurs du JDE veulent adhérer à l’association, ils sont les bienvenus! Nous avons 12 membres actifs, enfants et adultes, et 250 adhérents. En payant 7 euros, on peut financer déjà un sac pour un enfant.»

Le prochain projet concerne le Sénégal (Afrique) pour équiper une école qui vient d’être construite.