Thibaut Quintens dirige la maison d’édition belge Act in Games.

1. En quoi consiste ton métier?

Je suis auteur et éditeur de jeux de société. Comme éditeur, je dois trouver les meilleures idées à développer pour en faire des jeux. Souvent, je reçois des personnes qui ont eu une idée et en ont fait ce que l’on appelle un prototype, un exemplaire fabriqué assez simplement qui montre à quoi pourrait ressembler le jeu.

Ensuite, on doit décider si l’idée nous intéresse. Parfois, on constate que cela ne correspond pas à notre style ou que cela existe déjà par ailleurs sous une forme différente. Pour le savoir, je dois me tenir au courant de tout ce qui se fait dans le monde du jeu et jouer très souvent. Être auteur est un métier accessible à tous, mais à peine dix personnes en Belgique vivent uniquement du métier d’auteur de jeux.

L’auteur doit venir avec ses idées les plus folles et l’éditeur doit savoir cerner l’essence (idée principale) du jeu. Après, c’est un long travail. J’ai vu de merveilleux jeux ne pas se faire car ça coûtait trop cher de les réaliser ou cela demandait un matériel beaucoup trop grand pour rentrer dans une boîte.

2. Faut-il avoir un diplôme?

Non, ce n’est pas nécessaire. Il y a bien une formation en Belgique qui s’appelle Sciences et Techniques du jeu. Mais 100% des auteurs n’ont jamais fait de formation. L’éditeur a besoin d’expérience, d’un enthousiasme énorme et de l’envie furieuse de réaliser quelque chose autour duquel d’autres vont trouver du plaisir. C’est comme ça que je définis notre métier! Il faut être créatif, avoir un regard artistique, – certains jeux sont de vraies œuvres d’art-, de la curiosité et de la persévérance! On teste et on teste encore les jeux devant des publics différents. Quand ça ne marche pas, il faut parfois revenir avec une deuxième ou une troisième idée et garder confiance!

3. Comment va évoluer le métier?

On va avoir besoin des meilleures idées. Sur les cinq à dix prochaines années, on attend des idées et des gens passionnés!

4. As-tu déjà raté quelque chose dans ton métier?

On peut connaître un grand moment de solitude en matière de créativité… quand on confronte une idée réalisée sur des bouts de papier rapidement et, qu’à peine l’explication terminée, on se rend compte que ça ne tient absolument pas la route!

Ça m’arrive moins aujourd’hui, voire plus du tout. Mais, au début, sans aucune expérience, j’osais proposer des très mauvaises idées. Ça m’a déjà fait rire quelques fois.