Ce 21 août, au moment où nous écrivons cet article, à Rome, il y a de l’animation au palais du Quirinal, la résidence (le lieu de vie) du président. Les différents partis politiques (groupes de personnes qui ont les mêmes idées sur ce qu’il faut faire) viennent présenter au président des propositions pour former un nouveau gouvernement.

L’Italie est en crise (elle traverse un moment difficile). Son Premier ministre, le chef du gouvernement, a rendu sa démission le 20 août. Cela fait 18 mois que ce gouvernement avait été formé. Il devait tenir cinq ans.

Lors des dernières élections, c’est le Mouvement 5 Étoiles (M5S) qui avait été vainqueur. Un électeur sur trois avait voté pour lui. Mais en ayant un tiers des voix, le M5S ne pouvait former seul un gouvernement. Il fallait qu’il crée une coalition (une alliance avec un ou plusieurs partis).

Il s’est allié avec la Ligue, qui elle aussi avait fait un bond important lors des élections. Ensemble, les deux partis arrivaient tout juste à avoir plus de la moitié des élus au Parlement (l’assemblée d’élus chargée de faire des lois).

Une entente trop difficile

Mais il fallait qu’ils réussissent à s’entendre. La Ligue est un parti d’extrême droite (raciste, clairement anti-immigrés et antieuropéen). Et l’entente n’a pas pu se faire.

Dernier exemple de désaccord: avant l’été, lors du dernier vote au Parlement, le Mouvement 5 Étoiles a voté contre le projet de ligne à grande vitesse (TGV) Lyon-Turin, fermement soutenu par la Ligue.

L’écart entre eux n’a cessé de grandir. Le chef de la Ligue, Matteo Salvini, qui est aussi ministre de l’Intérieur (chargé de la sécurité du pays), a de plus en plus durci le ton.

Il se présente comme s’il avait les rênes du pouvoir et répète sans cesse qu’il veut favoriser «les Italiens d’abord». Il promet des choses impossibles. Par exemple: «Je vais demander que tous les accords européens soient réécrits»! Il se montre partout, et beaucoup sur les réseaux sociaux, en utilisant une communication habile avec des phrases chocs qui monopolise (attire entièrement) l’attention des journaux et de la télévision.

Et puis il fait voter des décisions très fermes à propos des migrants: fermeture des ports italiens, lois pour criminaliser (faire passer pour un crime) l’aide apportée par les ONG aux migrants en mer…

Son parti est devenu plus populaire que le M5S. Le 8 août, Matteo Salvini a annoncé qu’il rompait le mariage avec le MS5 et a réclamé des élections immédiates. Cela a conduit à la démission du Premier ministre, Giuseppe Conte, le 20 août. Celui-ci a déclaré que ce que faisait Matteo Salvini était «irresponsable».

Que va décider le président italien? Le chef de l’État doit rendre sa décision ce vendredi 23 août.