Cette semaine, trois astronautes sont rentrés de mission après six mois à bord de la station spatiale internationale (ISS).

Aller sur ISS est une sacrée aventure. Cette station est le plus gros objet artificiel de l’espace. 15 fois par jour, elle tourne autour de la Terre, à une distance comprise entre 330 et 420 km.

Depuis 19 ans, des astronautes occupent en permanence (tout le temps) cette station. Six astronautes peuvent y séjourner en même temps. Ils sont là pour travailler: assembler des éléments d’ISS, effectuer des réparations, des entretiens, procéder à des expériences scientifiques…

L’être humain a réussi à envoyer dans l’espace une station de 400 tonnes (400 000 kg). Mais s’y rendre ou en revenir n’est pas une promenade de santé.

En décembre dernier, l’Américaine Anne McClain, le Canadien David Saint-Jacques et le Russe Oleg Kononenko sont partis pour une mission de six mois. Leur départ s’était déroulé dans le stress car, quelques semaines auparavant, un vaisseau Soyouz en partance vers ISS avait explosé deux minutes après son décollage. Il avait dû atterrir en urgence. Heureusement, l’équipage s’en était sorti indemne (vivant et pas blessé).

Comme dans un lave-linge en plein essorage

Cette semaine, Anne McClain, David Saint-Jacques et Oleg Kononenko devaient rentrer sur Terre. Un tel retour se prépare des semaines à l’avance. Il s’agit de bien vérifier les procédures qui permettront à l’équipage d’atterrir (dans le sud-ouest de la Russie) sans problème.

Ce retour dure 3 h 30 environ. D’abord, les astronautes enfilent leur combinaison, entrent dans la capsule Soyouz amarrée (attachée) à l’ISS, ferment l’écoutille et se placent dans le module central du vaisseau. Il faut alors que la capsule se décroche de la station. Quand c’est fait, il faut alors que le vaisseau quitte l’orbite de la station. Pour réussir cela, il doit ralentir de façon à redescendre dans l’atmosphère terrestre (la couche de gaz qui entoure la Terre). C’est une opération risquée et l’équipage est en permanence en contact avec les ingénieurs au sol. Un freinage raté peut être fatal (causer la mort). C’est arrivé en 2003 lorsque la navette américaine Columbia s’est désintégrée, en prenant feu à son retour dans l’atmosphère. Si tout se passe bien, si le vaisseau entre correctement dans l’atmosphère, il reste alors 55 minutes avant l’atterrissage.

Lorsqu’il est à 140 km du sol, le vaisseau se sépare en trois. Les astronautes se trouvent dans le module du milieu. Les deux autres prennent feu et se consument (brûlent) en entrant dans l’atmosphère. La capsule abritant les astronautes prend, elle aussi feu, mais elle est équipée d’un bouclier thermique (une protection contre la chaleur). Le module fonce vers le sol à une vitesse de 800 km/h.

Pas question d’atterrir à cette allure! Dès lors, à 10 km d’altitude, des parachutes se déploient. Ils freinent la capsule pour la stabiliser à une vitesse de 20 km/h. Le bouclier thermique qui entoure la capsule est largué, ainsi que les surplus de carburant et d’oxygène qui pourraient provoquer une explosion à l’atterrissage.

Un atterrissage provoque de très fortes secousses. Les astronautes parlent de sensations comparables à celles d’un lave-linge en plein essorage!

Incapables de marcher

Comme on le voit sur la photo, il faut aider les astronautes à sortir de la capsule. Bien qu’ils aient fait des exercices physiques durant leurs six mois de présence dans la station, ils sont quand même incapables de marcher. On les porte donc sur des chaises. Bienvenue sur Terre!