Tu viens de prendre une année de pause. Pourquoi?

Pendant 15 ans, j’ai pas arrêté d’enchaîner les projets, les albums, les comédies musicales, The Voice, les répétitions, les tournées… C’était vraiment beaucoup beaucoup de boulot. Le côté physique et psychologique de constamment enchaîner tout ça, ça commençait à être un peu dur. J’avais besoin de ne plus avoir de planning, de laisser couler l’eau en dessous des ponts et de profiter un peu de la vie, tout simplement. Me retrouver seul avec moi-même.

Du coup, tu t’es carrément déconnecté de tout!

Oui, complètement. J’avais envie de ne plus être connecté aux réseaux sociaux. Je voulais m’aérer l’esprit et perdre les réflexes de sortir mon portable, dès que j’avais 5 secondes, pour consulter mon Instagram, faire coulisser l’écran… Ça commençait à me fatiguer. J’avais besoin de couper.

Génération perdue dans les écrans

Tu évoques tout ça dans «Seul». Tu y parles de «génération perdue dans les écrans». Que veux-tu dire?

J’ai l’impression que les gens se jugent un peu trop sur les réseaux sociaux. On a donné la parole et de l’importance à des gens qui n’ont aucune légitimité sur plein de domaines où ils vont donner leur avis. Je trouve ça pas juste que la parole d’un expert puisse se faire démonter par un mec qui n’a jamais rien fait et n’y connaît rien. Et en fait, on n’a parfois aucun moyen de départager les commentaires à la con de ceux qui sont légitimes. Et puis, du coup, autre effet: on a une génération qui fout des filtres à tout va, ne ressemble pas du tout en vrai à ses photos, se juge en fonction du nombre d’abonnés et de likes… Je pense qu’il y a plein de jeunes qui ne sont pas prêts à affronter ces critiques et au regard des gens. Mais ils le font quand même parce que c’est la mode du moment, de s’inventer une vie. Je trouve ça un peu triste et un peu dangereux.

Quels conseils donnerais-tu aux jeunes?

Gardez votre compte privé, ne mettez que vos amis dedans! Ne vous exposez pas en laissant un compte ouvert, public…

Les copains d’enfance

À propos de jeunes et d’amis, tu parles de tes copains d’enfance dans le morceau «Perdu». Tu étais comment, toi, enfant? Tu es triste d’avoir perdu tes copains de vue?

J’avais beaucoup d’amis, j’étais pas le mec d’un seul groupe. Après, je les ai perdus de vue, mais c’est les circonstances de la vie. On choisit des voies différentes, on se fait d’autres amis… Mais ça change rien à ce qu’on a vécu et on se retrouvera un jour où l’autre.

Sur le plan musical, à quoi ressemble ton nouvel album?

C’est un retour aux sources, je reviens au Matt Pokora du début, avec des sonorités pop-urbaines qui me font vibrer et avec lesquelles j’ai commencé, avant Robin des Bois ou Claude François.

Pourquoi s’appelle-t-il «Pyramide»?

Dans un premier temps, c’est l’aspect visuel de la pyramide qui m’intéressait. Le côté mystérieux, fantastique. Je me suis dit que j’allais pouvoir jouer avec cette idée visuelle forte, un peu futuriste, dans mes clips et sur scène. En concert, ça va être un grand show, avec une grosse structure, des écrans géants, de la pyrotechnie, des effets de laser, des tenues un peu folles, des musiciens, des danseurs…

En concert les 18 et 19 octobre à Forest National (Bruxelles)