C’est au club «Les rênes de la vie», à La Hulpe (Brabant wallon), que nous avons rendez-vous. Six enfants de 9 à 13 ans se dirigent vers les boxes. Chakib sort Brassy, l’attache à une barrière et commence à la brosser: «Brassy, je la surnomme Bulldozer! Regarde comme elle bouge quand je la brosse!»

Julie, elle, nettoie les sabots de Taho. Ce n’est pas simple, mais elle persévère, encouragée: «Vas-y, montre-lui que c’est toi le chef!»

Miguel, lui, a fini de brosser Chacha et termine d’accrocher la selle. Il met sa bombe (casque de cavalier) sur la tête, pose un casier à gauche du poney pour monter en selle. «Je viens ici chaque semaine et j’ai toujours le même poney. Chacha m’obéit bien, elle est gentille, mais elle mange beaucoup: des herbes, des carottes et du pain sec. »

Il ajoute: «Je me sens bien quand je suis sur Chacha. Le bruit des sabots sur le sol, ça me rend tranquille. Et j’aime bien prendre soin d’elle, la frotter, la nettoyer, lui donner à manger...»

En piste

Une fois les six enfants en selle, on se dirige vers la piste, où des jeux sont installés. Les enfants guident leurs poneys et les font «jouer». Benjamin fait faire des huit à Vanille en tournant autour de deux bidons. Chacha, guidée par Miguel, tape dans une balle avec son pied. Najoua, tout sourire, fait accélérer Éclair. Julie essaie de faire confiance, et ferme les yeux sur le dos de Taho qui avance au trot. Chakib, toujours assis sur Brassy, vise des bouteilles au sol avec un anneau. Myriam, elle, vise un petit panier de basket. Tiens, voilà Miguel qui passe, installé à l’envers sur la selle!

Coralie, qui est hippothérapeute, observe, conseille, encourage, félicite… Chaque enfant a son poney, mais aussi un accompagnant qui s’occupe particulièrement de lui.

Aider l’enfant

«Ces enfants ont des troubles de l’apprentissage, explique Coralie, et, avec l’équipe de leur école, on a fixé des objectifs pour chacun. Ça peut être avoir plus de confiance en soi, mieux communiquer, être plus présent et ouvert à l’autre, être plus autonome (savoir se débrouiller seul)...»

Un enfant qui a du mal à partager des émotions ou des paroles avec les autres peut changer, peu à peu, grâce à l’hippothérapie. « Les enfants découvrent qu’ils doivent tenir compte des émotions du poney. Ce n’est pas une moto ou un vélo!», ajoute Coralie.

Véronique, kinésithérapeute de l’école, confirme les progrès des enfants: «Certains enfants sont nerveux et l’hippothérapie les aide à canaliser leur agressivité, à être plus calmes. Ils ont conscience que s’ils sont nerveux, l’animal le sera aussi. Pour d’autres, être assis sur un cheval permet d’apprendre à se tenir droit, à avoir une bonne posture. Même si ce n’est pas magique, on voit des évolutions, des changements parfois incroyables! »

Au bout d’une heure, une fois les poneys rentrés et récompensés de quelques carottes, les enfants se placent en cercle et partagent leurs impressions. Chakib sourit: «J’ai donné une rafale de carottes à Brassy et elle avait les oreilles toutes contentes! » Myriam, qui vient de nous faire une belle démonstration pour descendre de sa monture, dit juste que c’était «bien». Benjamin résume ses expériences avec le «huit». Miguel a aimé trotter en arrière et Najoua trouve que le trot, c’est chouette. Julie pose des questions sur l’histoire de son poney…

Les adultes, eux, constatent que certains enfants, muets et fermés il y a quelques mois, parlent, ont pris confiance en eux, ont appris à être responsables de leur poney, sont plus calmes… Ils reprennent les rênes de leur vie en main!

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