Connaissez-vous les Special Olympics? Ces jeux s’adressent aux personnes âgées de minimum 8 ans, ayant un handicap mental. Attention, il ne faut pas les confondre avec les Jeux Paralympics qui, eux, s’adressent aux personnes ayant un handicap physique. La philosophie n’est pas la même. Aux Paralympics, les athlètes visent la performance, ces jeux s’adressent donc à une élite. Lors des Special Olympics, les athlètes ont comme but de concourir selon leur niveau et leurs capacités. D’ailleurs, le serment fait par chacun d’eux dit ceci: «Je veux gagner, mais si je ne peux pas gagner, je participerai de tout mon cœur.»

Cette année, les Jeux nationaux se dérouleront à Sint-Niklaas et Beveren en province de Flandre-Orientale. Plus de 3 400 athlètes participeront à une des 20 disciplines de ces Special Olympics, qui fêtent cette année leur 40e anniversaire.

Thomas, 11 ans, passionné de sport

Thomas sera aux Special Olympics. Mais il y sera comme ambassadeur (représentant) pour le concept Play Unified, c’est-à-dire le sport réunissant des athlètes avec et sans handicap, que l’on appelle sport unifié. Durant les Jeux, le grand public aura l’occasion d’essayer plusieurs disciplines en équipe unifiée: baseball, yoga, rugby, golf, cyclisme ou encore karaté, qui ne sont pas encore des disciplines au programme des Jeux pour l’instant.

Thomas fait partie d’une équipe de foot unifiée. C’est la troisième saison. «Il fallait qu’il puisse intégrer une équipe débutante, avec des enfants du même âge que lui», explique Étienne, son papa.

Depuis 10 ans, les parents de Thomas sont en contact avec l’association T21 Binche-Hainaut. Cette association tente de changer le regard que l’on porte sur la trisomie 21, le handicap dont Thomas est porteur. Elle organise des activités et avait remarqué que Thomas était doué en sport.

«Et cette année, au foot, Thomas est monté de groupe», précise Déborah, la maman.

« Pour créer une équipe unifiée, explique Étienne, il faut d’abord avoir un club ouvert à l’accueil, mais l’enfant doit ensuite faire sa part de travail. Thomas s’intègre facilement. Au début, on a vu des enfants perplexes (qui se posaient des questions), puis, deux semaines plus tard, ils pensaient que Thomas était là depuis toujours.»

Étienne explique aussi que la mentalité dans les équipes de jeunes a changé. On impose le même temps de jeu pour chaque enfant. Chacun participe vraiment.

Les parents de Thomas voulaient que leur fils puisse faire du sport au milieu d’autres enfants non porteurs de handicap. «Pour Thomas, c’est important car il se rend compte qu’il est accepté et qu’il va aux entraînements comme son frère Mathys et sa sœur Chloé. Il voit qu’il compte aussi dans l’agenda de papa et maman», expliquent Claudine et Serge Destuyner de l’association T21 Binche-Hainaut.

«C’est une façon de le faire avancer et de montrer aux autres enfants que leurs a priori (les idées qu’ils avaient au départ) disparaissent. Thomas fait aussi de l’athlétisme dans le club de l’Aclo à La Louvière, en individuel et en groupe. En compétition, il y avait différentes disciplines mais aussi une compétition finale en groupe. Thomas s’est révélé très bon au lancer de poids. Du coup, les enfants voulaient qu’il soit dans l’équipe car ils lui avaient vu des forces et des faiblesses, comme eux.»