En 2012, des archéologues ont retrouvé le squelette d’un jeune soldat sur le champ de bataille de Waterloo (Brabant wallon). C’est là que, près de 200 ans auparavant, l’armée britannique, dirigée par le général Wellington, avait vaincu l’armée française commandée par Napoléon Ier.

Les élèves de 6e primaire de l’école Saint-Joseph d’Ohain ont entendu parler de cette histoire. «C’est un archéologue, Dominique Bosquet, qui nous a parlé de cette découverte. Il nous a dit que c’était incroyable de retrouver ce squelette, avec sa boucle de ceinture, une épaulette, un canif, une cuillère et puis aussi une boîte. On pense qu’elle contenait du tabac. Sur le couvercle, il était écrit : FCB 1792. Nous pensions que c’était la date de naissance du soldat. Il aurait eu alors 23 ans au moment de la bataille de Waterloo. Mais pour en être sûr, il faudrait faire une analyse ADN (l’ADN est une molécule, – la plus petite partie d’un corps qui peut exister seule -, qui enregistre tous les caractères: couleur des yeux, des cheveux…).»

La classe a aussi rencontré Gareth Glover, un historien. Cet homme pense avoir identifié le soldat. Ce serait Friedrich Brandt, un soldat allemand de 23 ans de la King’s German Legion, une unité militaire hanovrienne, alliée des Britanniques.

Mais comment Gareth Glover a-t-il réussi, selon lui, à identifier ce soldat? «Il s’est rendu à Hanovre, la ville d’où provenait l’unité militaire qui a combattu».

Il a consulté les archives et il a découvert qu’il y avait un soldat de 23 ans, qui portait le même nom que les initiales de la boîte.

La création d’un roman

C’est en connaissant ce fond historique, que les 25 élèves ont entrepris la rédaction de leur livre.

Ils ont imaginé trois amis inséparables, Clémence, Matthieu et Lucas, et leur chien Racky tombant par hasard sur un des os du squelette du soldat! À Hanovre, les héros croisent Günther, un jeune Allemand hyperspécialisé en intelligence artificielle et technologies nouvelles de tout genre. Avec lui, ils vont réussir à ressusciter le soldat qui leur racontera son histoire.

Chaque semaine, chaque élève rédigeait un chapitre (le même chapitre pour tous les élèves). Tous les écrits étaient remis le vendredi à l’enseignant, Monsieur Yves-Paul Muret. «Le samedi, il rédigeait un chapitre en reprenant nos idées. L’histoire évoluait. On aimait bien voir ce à quoi chacun avait pensé, ça nous amusait!»

L’aventure s’est poursuivie ainsi durant douze semaines. «Pour les illustrations, Monsieur nous a donné des conseils de dessin, sur les ombres, le relief… On a pu faire des beaux dessins.»

L’édition du livre

Les élèves sont fiers du résultat. Le livre est sorti fin avril. «Un des descendants du Duc de Wellington l’a même préfacé! Il a écrit qu’il avait aimé l’humour british (anglais) présent dans le livre.»

Pour financer l’édition du livre, un crowdfunding (un appel aux donateurs sur Internet) a été lancé. «Nous avons réalisé une vidéo pour faire la publicité du livre avec l’aide d’un cameraman, Olivier Piraux.»

Les dons ont été nombreux et 1 100 exemplaires ont été imprimés. «Et on a eu plus de 1 000 vues de notre vidéo sur You Tube! Or, on avait convenu avec Monsieur, que si on arrivait à 1 000, on n’avait pas de devoirs pendant une semaine… mais on a eu un jour sans devoirs (mais pas sans leçons!)»