Depuis cette semaine, la gare de Bruxelles-Nord n’est plus desservie par les chauffeurs de bus de De Lijn (société de transports en commun flamande) et de la Stib (société de transports en commun bruxelloise). Les usagers doivent aller plus loin pour prendre leur bus.

Ce sont les chauffeurs qui ont décidé de cesser de s’arrêter à Bruxelles-Nord. Ils se plaignent, depuis des mois, de ce qui se passe à cet endroit. Une centaine de personnes qui n’ont pas de logement s’installent là pour dormir sur un bout de carton. Il y a là des sans-abri et des migrants (personnes qui ont quitté leur pays et cherchent un nouvel endroit pour vivre).

Des maladies?

Les chauffeurs ne supportent plus de voir ces gens dormir dehors, dans les saletés et les odeurs d’urine. Ils se sentent en insécurité. Et ils parlent de maladies comme la gale, la tuberculose et la malaria. Certains se demandent s’il y a des risques pour eux, ou pour leurs clients. Les chauffeurs demandent qu’on trouve une solution.

Pierre Verbeeren, directeur de l’organisation Médecins du monde Belgique, a tout de suite réagi. Ses équipes apportent tous les jours une aide médicale aux gens qui vivent dehors, notamment à la gare du Nord. En avril, ils n’ont détecté qu’un cas de gale (maladie de la peau causée par un petit parasite). En mars, ils en ont trouvé quatre, ainsi que six cas de tuberculose (maladie respiratoire) et deux de malaria (maladie causée par un moustique dans les pays chauds).

Ces maladies menacent-elles les usagers des bus ou les chauffeurs à Bruxelles-Nord? Les risques sont vraiment très minimes, voire nuls.

La malaria ne peut se transmettre que par un type précis de moustique, qui vit dans des pays chauds. Les migrants qui ont des crises de malaria ici ont été infectés ailleurs, sans doute en Afrique, mais ils ne peuvent contaminer personne ici.

La tuberculose peut s’attraper si l’on est très faible et que l’on respire, vraiment très près d’un malade, de l’air contaminé.

Pour la gale, il faudrait avoir un contact physique avec un malade ou ses vêtements pour risquer d’être contaminé.

En fait, ces deux dernières maladies menacent plutôt les migrants et les sans-abri à cause de leurs conditions de vie difficiles, la fatigue, le stress, le froid, le manque d’infrastructures sanitaires (douches ou de quoi se laver).

Que faire?

Médecins du monde est d’accord avec les chauffeurs, qui trouvent la situation insupportable et demandent une solution. D’autres organisations, groupes de citoyens, mais aussi communes concernées et Région de Bruxelles-Capitale cherchent et apportent des bouts de solution.

Grâce à eux, environ 300 migrants sont logés chaque nuit dans un centre d’hébergement et 250 dans des familles. Un hub (centre) accueille en journée des migrants pour leur fournir conseils et informations, soins urgents, vêtements propres… Des repas sont également offerts par des personnes de bonne volonté.

Plusieurs associations demandent, depuis un an et demi, que le gouvernement fédéral (du pays) ouvre un centre d’accueil et d’orientation pour les migrants. La nouvelle ministre de l’Asile et des Migrations promet une solution, mais elle refuse d’ouvrir un tel centre. Tout le monde attend ses propositions.