Boris, Céline et Olivier sont comédiens. Ce jour-là, ils sont à l’école Ma Campagne (Ixelles, Bruxelles). Ils improvisent plusieurs petites scènes de la vie quotidienne: deux jeunes gars qui essaient d’obtenir le numéro de GSM d’une inconnue dans le métro, la semaine compliquée de Marie-Claire, un homme qui refuse de se faire soigner par un médecin à l’hôpital parce que c’est une femme…

Après chaque scène, les élèves réagissent: «Mike insiste puis Paul arrive. Ils mettent la pression sur la fille. C’est du harcèlement.» Quand y a-t-il harcèlement? Qu’est-ce que ça veut dire? Des mots reviennent: s’acharner, insister, forcer, manquer de respect…

On s’interroge aussi sur le défi que Paul a lancé à Mike: comment résister à un ami qui veut vous pousser à faire quelque chose qui va blesser quelqu’un?

Il y a aussi la situation de la fille: devait-elle être plus cool? Plus ferme? Menacer d’appeler la police? Est-ce qu’elle a provoqué ce qui lui arrive? Qu’est-ce qu’elle représente aux yeux des garçons, dans cette histoire: un trophée, un objet? Comment se sent-elle après ça? Pourquoi Paul dit-il que si une fille dit non, ça veut dire oui?

Ça se fait pas!

Pendant une heure trente, les élèves se posent beaucoup de questions et ne sont pas toujours du même avis. «Oui, mais si elle porte un short court, c’est normal!» «Ça se fait pas! » «Pourquoi une femme serait moins compétente qu’un homme en médecine? Ils ont fait les mêmes études! C’est du sexisme! »,« Le deuxième homme faisait semblant de ne rien voir ni entendre. Il aurait pu intervenir!»…

Les trois comédiens expliquent que ce qu’ils ont joué se passe réellement, tous les jours. «Tout ça est devenu banal, ce n’est pas normal. Nos objectifs, c’est de débanaliser tout ça (que ce ne soit plus banal), qu’aucun de vous ne devienne un jour un harceleur et que si vous êtes témoin, vous essayiez d’intervenir ou de demander à quelqu’un d’intervenir pour faire cesser ça. »

Ils évoquent les effets de ces situations sur les filles et les femmes, et parlent de la loi. Pour finir, les élèves reprennent encore une fois, en levant la main devant eux: «Stop! Touche pas à ma pote! ».

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