En 2013, Pierra a tenté d’étudier à l’université à Dakar. «Les conditions de vie n’étaient pas faciles. Les trajets entre l’université et la maison étaient très difficiles pour moi en transport en commun (sorte de camionnettes où les passagers sont nombreux, certains debout et même accrochés derrière le véhicule). Ici, je viens en moto jakarta (taxi-moto).» Et après sa formation? «Mon handicap sera un obstacle parce qu’ici, beaucoup de gens pensent qu’on n’est pas capables. Mais j’espère pouvoir travailler pour HI ou une autre ONG (organisation non gouvernementale, qui aide les populations).»

Helena, elle, est assise, occupée à tresser les cheveux d’une Guinéenne dans son salon de coiffure. Son handicap aux jambes lui vient d’une grave maladie qu’elle a eue quand elle avait 4 ans. HI lui a payé une formation et l’a aidée à ouvrir son salon il y a huit ans. Elle a, avec d’autres personnes aidées comme elle, reçu une formation pour bien gérer son commerce. Cela lui a permis de rencontrer d’autres personnes handicapées et de changer sa vision d’elle-même. «Ce n’est pas si terrible»…

Au bord d’une route, des grilles, des portes et des chaises métalliques. C’est l’atelier de Sekou Omar Montero, ouvert avec l’aide de HI. Quand on le voit marcher en boitant, on se demande comment il porte des grandes et lourdes pièces d’acier. Sekou rit, soupire, et explique qu’en effet, il peut vite se tordre le pied et trébucher. Heureusement, il a l’aide de ses apprentis. «Je me débrouille. Je n’ai rien, mais je fais aller. »