En Iran, la boxe est un sport interdit aux femmes depuis que le pays est devenu une république islamique, dirigée par des religieux islamiques (dont la religion est l’islam) en 1979.

Sadaf Khadem est professeure de fitness à Téhéran, la capitale de l’Iran. Durant trois ans, elle s’est entraînée en secret à la boxe anglaise (voir encadré) sous la direction de l’ancien champion du monde franco-iranien (qui a la nationalité iranienne et française) Mahyar Monshipour. C’est lui qui a organisé son premier combat officiel.

Le 13 avril, Sadaf Khadem a combattu la Française Anne Chauvin à Royan, une ville située à l’ouest de la France, et elle a gagné. Elle est devenue la première boxeuse iranienne de l’histoire à avoir participé à une compétition de boxe.

La boxe féminine n’est pas encore organisée en Iran mais si le pays veut présenter des boxeurs masculins aux JO, les Iraniennes doivent être autorisées à pratiquer ce sport. Le Comité international olympique oblige les pays à rendre tous les sports mixtes (accessibles aux hommes et aux femmes). Sadaf espérait que sa victoire face à la Française ouvrirait les portes de la boxe aux Iraniennes.

Mandat d’arrêt

Malheureusement, le rêve de la jeune boxeuse est en train de tourner mal. Elle n’ose pas rentrer dans son pays car elle affirme avoir appris qu’un mandat d’arrêt (une demande d’arrestation) a été lancé contre elle et son entraîneur en Iran. S’ils rentrent dans le pays, ils risquent la prison. L’entraîneur de Sadaf vit en France mais il anime des stages de boxe en Iran et il y a créé une école de boxe.

Sadaf dit qu’elle est accusée de ne pas avoir respecté la loi de la république islamique qui impose aux sportives iraniennes de porter le hijab (le foulard islamique), même à l’étranger. Sadaf a combattu en short et débardeur. Son entraîneur serait accusé de complicité.

Les autorités iraniennes disent que Sadaf et son entraîneur ne risquent rien s’ils rentrent en Iran. Mais les deux Iraniens ont peur. Ils préfèrent rester en France pour le moment. Sadaf compte sur l’État français pour débloquer la situation. Pourra-t-elle rentrer un jour sans crainte dans son pays? On l’espère.