Pourquoi le nom Bas les Masques? «Avant tout, explique Vincent Van Laethem, c’est parce que nous voulons retirer les masques, permettre aux jeunes de venir en étant eux-mêmes, sans être jugés par les autres et en prenant confiance en eux.»

Cette association propose aux 4 à 18 ans du chant, du théâtre, de la danse…

«Tout est organisé par groupes d’âge. Jusque 11 ans, par exemple, tous les groupes ont d’office du chant, de la danse et du théâtre. Mais la particularité, c’est qu’on y ajoute des séances de ‘conseil des jeunes’, c’est-à-dire des moments de réflexion. En chant, on se demandera ce que le texte veut dire. En théâtre, on s’interrogera sur le scénario, sur ce que l’on veut exprimer. Mais on a aussi des conseils de jeunes, où le but premier est d’encourager l’éveil au monde et le vivre ensemble (la solidarité, l’esprit de groupe). Ainsi, chez nous, les grands aident les plus jeunes. On a trois mots : solidarité, enthousiasme et respect.»

Qu’est-ce que cela crée comme changements concrets, ces ‘conseils de jeunes’?

On essaie de faire en sorte que les enfants plus réservés en début d’année trouvent leur place, découvrent les autres, se sentent à l’aise pour monter sur scène.

Le spectacle de fin d’année aura lieu le 19 mai, que pourra-t-on voir?

Pour les groupes de 8-11 ans, il y aura notamment une scène sur les préjugés (des idées toutes faites que nous avons tous). Les thèmes sont choisis par les enfants et les textes écrits par les animateurs. On a 30 animateurs qui sont quasi tous bénévoles (qui donnent de leur temps gratuitement). Les jeunes créent eux-mêmes leurs danses et il y a des ateliers d’écriture de textes de chant. C’est un spectacle qui est du théâtre musical, c’est-à-dire une pièce de théâtre avec six ou sept chants et danses. Nous avons un orchestre sur scène, qui peut s’adapter aux enfants.

Vous insistez sur le droit à l’erreur…

Oh oui, la distribution des rôles se fait en fonction des enfants. L’idée est de leur proposer un défi, mais accessible. Les enfants restent longtemps chez Bas les Masques, on a quasi 70 % de réinscription.

L’avis des enfants

Un des groupes de 8-11 ans réalise un spectacle sur les préjugés (les idées toutes faites). «Si un enfant a joué à la poupée et que les autres le traitent de nul, ça peut créer de sévères disputes. C’est important de dire que tout le monde peut jouer avec tout, que l’on soit fille ou garçon.»

Les enfants parlent du harcèlement qui existe, selon eux, dans beaucoup d’endroits.

«À Bas les Masques, on peut être soi-même, sans être jugé. J’étais harcelée et ça m’a vraiment aidée de venir ici. J’ai pris confiance en moi».

Bas les Masques existe à Mont-saint-Guibert (Brabant wallon), à Gembloux (Namur) et à Bruxelles. Et à partir de septembre, à Wavre.

Retrouvez l’interview d’enfants sur les sites du JDE.

www.baslesmasques.be