Homelands est un mot anglais qui signifie «patries» (une patrie, c’est le pays dont on est originaire, d’où l’on vient).

Homelands, c’est le nom donné à un projet qui unit huit artistes réfugiés avec huit institutions culturelles (théâtre, association…). Ali Sabri est un de ces artistes réfugiés. Il est arrivé d’Irak en août 2015. «Dans mon pays, j’avais appris la peinture classique. Ici, je suis des cours aux Beaux-Arts et je découvre d’autres façons de créer. Depuis octobre, je travaille avec ces enfants de l’école Baron Steens (Bruxelles). Cela me touche car, à leur âge, je ne connaissais que la guerre. J’aime les voir créer, s’amuser, découvrir et j’aime être la personne, l’artiste, qui leur offre cela. Les enfants de cette classe viennent aussi de différents pays. Je leur ai expliqué d’où je venais mais je n’ai pas insisté là-dessus. Je pense que c’est avant tout ces séances régulières et la création ensemble qui nous rapprochent.»

Ali Sabri a proposé aux enfants de 4e année de réaliser leur chambre de rêve. Avant cela, il les a guidés vers la découverte de la peinture avec du jaune d’œuf. «Je leur donne l’idée principale mais ensuite, je les laisse créer. Il n’y a pas de modèle à suivre. Au fil des séances, ils se débrouillent de plus en plus, ils comprennent le système!»

MUS-E (un programme d’art à l’école) a soutenu Ali dans sa démarche avec les enfants. Catherine Scorier, la coordinatrice de MUS-E: «L’artiste va proposer des techniques simples, et l’enfant va imaginer sa propre création. Les élèves se sentent en confiance, réalisant qu’il n’y a pas de façons de bien faire ou de mal faire.»

Et les enfants?

Mohammed, 10 ans, est ravi. «J’ai adoré faire une chambre de rêve. On a aussi travaillé au fusain. J’ai fait mon portrait! On a aussi noté tous les endroits où on aime être. J’aime le parc et la plaine de jeux.»

La technique de peinture avec les œufs a marqué les enfants. «On doit prendre le jaune d’œuf cru et entier, explique Nada, 9 ans, et le secouer dans les mains. Ça devient comme du plastique, on était choqués. Puis on pète le jaune et ça devient de la peinture.»

Takwe et Sophie, 9 ans toutes les deux, parlent avec joie de ce qu’elles ont réalisé. «On a de l’imagination! Et on pouvait mélanger les couleurs. On a découvert des choses que l’on n’avait jamais faites! On a adoré ça parce qu’on était entre amies, en équipe. Et on pouvait changer de place, demander l’avis et ainsi améliorer ce que l’on faisait.»