Le 21 avril, le dimanche de Pâques, à 8 h 30 du matin, une première explosion a retenti à Colombo, la capitale du Sri Lanka.

Cette explosion a eu lieu dans l’église catholique Saint-Antoine. Très vite, le même jour, d’autres bombes ont explosé dans des hôtels de luxe et des églises célébrant la messe de Pâques en plusieurs endroits de l’île. Au total, six explosions très rapprochées sont survenues ce jour-là dans la matinée, et deux autres plusieurs heures après.

Ces violences ont rappelé de très mauvais souvenirs à la population. Pour le comprendre, il faut rappeler en bref l’histoire du Sri Lanka.

L’île est indépendante (libre de décider de son sort) depuis 1948. Avant cela, elle était une colonie britannique (le Royaume-Uni exploitait les richesses du Sri Lanka et contrôlait les populations). L’île s’appelait alors Ceylan.

Par la suite, le pays a connu une guerre civile (entre habitants) qui a duré 27 ans. Elle a opposé la majorité cinghalaise (les Cinghalais forment les trois quarts de la population) et la minorité tamoule (12,6%). Les Tamouls ont toujours dit qu’ils étaient présents sur l’île avant les Cinghalais. Certains d’entre eux revendiquent donc la création d’un État. La majorité cinghalaise est principalement bouddhiste, et la minorité tamoule regroupe des hindous, des musulmans et des chrétiens.

Cette guerre a coûté la vie à 100 000 personnes, selon les estimations des Nations unies (organisation chargée de défendre la paix dans le monde). Depuis 2009, le conflit est terminé.

Pâques et la violence

Les bombes qui ont explosé le dimanche de Pâques ont coûté la vie à 359 personnes et blessé au moins 500 autres. Sur les huit explosions de bombes, les six premières étaient des attentats suicides. Deux frères sri-lankais musulmans figurant parmi les kamikazes auraient joué un rôle important dans ce déchaînement de violence. Selon les policiers, ces deux frères d’une trentaine d’années, dont les noms n’ont pas été révélés, formaient une «cellule terroriste» familiale et agissaient au sein du NTJ (National Thowheeth Jama’ath), un mouvement islamiste local. Par ailleurs, le groupe État islamique (EI), appelé aussi Daesh, a affirmé que les auteurs des attaques faisaient partie de ses combattants.

Le gouvernement a annoncé le 24 avril que «neuf kamikazes» au total avaient péri au cours de cette journée. Huit ont été identifiés à ce stade, mais leurs noms n’ont pas été révélés.

Le 23 avril, le Sri Lanka a rendu un hommage aux victimes des attentats. Parmi les tués figurent au moins 45 enfants et adolescents.