Peut-on enfermer des enfants dont la famille n’a pas reçu l’autorisation de rester en Belgique ?

À trois reprises, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la Belgique pour avoir enfermé, entre 2004 et 2008, plus de 2 000 enfants avec leurs parents dans des centres fermés.

Après cela, notre pays a créé des «maisons de retour», des endroits dans lesquels les familles disposaient «d’une liberté de circulation et d’un accompagnement» de l’Office des étrangers. Et puis en août dernier, Theo Francken, alors secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, a décidé que les familles qui avaient déjà reçu un ordre de quitter le territoire, mais n’y avaient pas donné suite volontairement, seraient enfermées. Il a convenu que ces personnes, et donc ces enfants, seraient enfermés dans des maisons au Centre 127 bis de Steenokkerzeel. Cela se trouve juste à côté des pistes de l’aéroport de Bruxelles-National. Pour de nombreuses associations et pour le délégué général aux droits de l’enfant, cette décision était inacceptable. L’enfermement d’un enfant est traumatisant (choquant, il laisse des traces profondes) pour lui. Un enfant a besoin de se sentir protégé. En centre fermé, tout ressemble à une prison. Ces associations ont été entendues par le Conseil d’État (organe de la justice chargé de vérifier la légalité) qui leur a donné raison. Cet endroit avec ce bruit des avions (les enfants devaient être équipés de casques antibruit) n’est pas adapté aux enfants.