C’est le 23 juin 2016 que le Royaume-Uni a voté pour sortir de l’Union européenne (UE).

Le Royaume-Uni comprend la Grande-Bretagne (l’Angleterre, le pays de Galles et l’Écosse) et l’Irlande du Nord.

Mais l’île d’Irlande est divisée en deux. S’il y a la province britannique d’Irlande du Nord, il y a aussi la République d’Irlande (en blanc sur la carte) qui est un État indépendant depuis 1937.

Quand le Royaume-Uni aura quitté l’Union européenne, en emmenant donc avec lui l’Irlande du Nord, il faudra remettre une frontière avec la République d’Irlande qui, elle, restera dans l’Union européenne.

Cette explication est importante car c’est là-dessus que bloquent les discussions du Brexit.

Le Royaume-Uni ne veut pas d’une frontière «en dur» entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande.

Que faire alors si on ne peut mettre de frontière en dur entre les deux Irlandes? Durant des mois, un accord a été négocié entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.

L’UE a proposé la création d’un «filet de sécurité» (backstop), avec des contrôles douaniers en mer d’Irlande. L’Irlande du Nord resterait alors temporairement dans l’union douanière européenne. Mais le Parlement britannique refuse, il craint que ce backstop ne le lie indéfiniment à l’UE.

Un accord avec le Labour?

Peut-il y avoir un divorce sans accord (ce que l’on appelle en anglais le «no deal»)? Cette sortie brutale est le scénario le plus redouté. Les conséquences seraient lourdes de part et d’autre.

Le Brexit était initialement prévu le 29 mars, il a été repoussé au 12 avril.

Le temps presse donc. Que faire pour que le Parlement britannique vote «oui» à l’accord négocié avec l’UE? La Première ministre britannique Theresa May pourrait-elle avoir l’appui du Labour, le principal parti d’opposition au Royaume-Uni ?

Theresa May a besoin de temps. Elle a demandé aux dirigeants de l’UE un second report du Brexit jusqu’au 30 juin, avec la possibilité pour le Royaume-Uni de se retirer plus tôt si un accord est trouvé.

Cela veut dire que Londres se prépare à participer aux élections européennes prévues du 23 au 26 mai.

Ce 10 avril, un Conseil européen exceptionnel est consacré au Brexit. Il examine la demande du report au 30 juin. Pour obtenir un «oui», il faudra l’unanimité des 27 pays membres. À l’heure où nous écrivons… nous n’avons pas encore la réponse. Et vous, la connaissez-vous ?