Renaud Hoyoux est développeur dans le domaine du Web et de l’intelligence artificielle. Comment définit-il le cloud? «C’est un espace de stockage situé sur Internet. Un des avantages, c’est que ça nous permet d’avoir accès à nos photos/vidéos/fichiers de n’importe quel appareil connecté à Internet (smartphone, tablette, ordinateur). Et si notre ordinateur plante, nous ne perdons aucun des fichiers stockés dans le cloud.»

Où se trouve ce cloud?

«Dans le métier, on dit qu’il n’existe pas. Cloud, en anglais, veut dire ‘nuage’. En réalité, le cloud, c’est l’ordinateur de quelqu’un d’autre. Tous nos documents se retrouvent dans des énormes parcs de serveurs. On ne sait pas où ils sont situés: en Californie (États-Unis), en Belgique ou ailleurs. On ne peut donc savoir avec certitude qui a accès à cet ordinateur et donc à nos données. Quand on enregistre des photos sur l’ordinateur familial, on sait qui d’autre risque de tomber dessus. Avec le cloud, c’est pire car on ne sait même pas qui dans le monde pourrait y avoir accès! De plus, si le serveur est situé en dehors de l’Europe, les lois ne sont pas les mêmes en matière de protection de la vie privée!»

Est-ce possible de se passer du cloud ou de trouver un cloud respectueux de la vie privée?

Oui, mais on se coupe de tous les avantages cités. Toutefois il y a moyen de faire du cloud «plus responsable». Certaines personnes «font leur cloud personnel» en achetant un NAS, un serveur familial auquel peuvent se connecter toutes les machines (ordinateur, tablette et/ou smartphone) de la maison.

Il existe aussi des entreprises qui font du cloud en garantissant que nos données ne sortiront pas de l’Union européenne (Europe des 27 pays). Dans ce cas, nos données sont protégées par la loi RGPD (loi sur la protection de la vie privée).

Mais on peut aussi utiliser le cloud «classique», chez Google et Windows, les grands «fabricants de clouds» en réfléchissant à ce que l’on fait. Mettre sur le cloud un travail scolaire de groupe, c’est pratique et pas dangereux. Par contre, y mettre des photos intimes ou des messages très personnels, c’est risqué. Aimerait-on les retrouver sur une affiche publicitaire à l’autre bout du monde?

Renaud Hoyoux est membre de Kodo Wallonie qui organise des ateliers gratuits de découverte dans les écoles ainsi que des stages pour apprendre à programmer des jeux, des robots…

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