Le saumon ne se rencontre pas seulement en Norvège ou en Écosse (Royaume-Uni). Jusque dans les années 1930, on trouvait aussi ce poisson en Belgique, notamment dans le bassin de la Meuse (la région arrosée par la Meuse, qui est un fleuve, et tous les cours d’eau qui se jettent dedans). Ensuite, il a disparu de nos cours d’eau pour plusieurs raisons (voir encadré).

Les saumons naissent dans l’eau douce des rivières. Ils y grandissent un moment, puis ils rejoignent la mer pour y achever leur croissance. Devenus adultes, ils quittent la mer et remontent les cours d’eau pour se reproduire où ils sont nés.

Depuis quelques années, des efforts sont faits en Wallonie pour favoriser le retour du saumon dans les cours d’eau. Des jeunes saumons sont élevés et réintroduits dans les rivières. Des aménagements en faveur des poissons sont réalisés: installation d’échelles à saumons pour remonter les barrages, construction de stations d’épuration pour purifier les eaux usées (utilisées)…

300 alevins relâchés

Les élèves de 6e primaire de l’école communale de Meux ont contribué au retour du saumon dans nos rivières. Le 22 mars, ils ont relâché près de 300 alevins (jeunes poissons) de saumons dans la Gelbressée, un petit cours d’eau qui se jette dans la Meuse, un fleuve de 950 km de long qui prend sa source en France, coule en Belgique et rejoint la mer du Nord aux Pays-Bas. L’opération était encadrée par Clément, un agent du Département de la Nature et des Forêts de la Région wallonne et par Olivier, animateur du contrat de rivière Haute-Meuse. Clément explique pourquoi la Gelbressée convient bien aux jeunes saumons: «Les saumons aiment que l’eau soit claire et pure. Elle ne doit pas non plus être trop chaude. Ici, l’eau est claire et elle est à environ 7 °C. L’eau doit en plus être bien oxygénée (riche en oxygène). C’est le cas dans ce cours d’eau parce qu’il y a du courant. Et enfin, la présence de graviers et de cailloux au fond de l’eau permet aux alevins de se cacher pour échapper aux oiseaux ou à d’autres poissons qui les recherchent pour les manger. »

Les jeunes saumons sont nés quelques semaines plus tôt en classe dans un aquarium, apporté par Olivier du contrat de rivière Haute-Meuse. L’aquarium était équipé d’un dispositif pour oxygéner l’eau, d’un système de filtration pour la garder claire et d’un refroidisseur pour la maintenir à environ 7 °C. Olivier explique: «Dans l’aquarium, on s’efforce de reconstituer le milieu naturel d’une rivière.»

Nés en classe

Charles, un élève, raconte comment la classe s’est occupée des poissons: «Olivier a apporté des œufs de saumon et il les a installés dans l’aquarium. Il nous a expliqué le cycle de vie du saumon et les problèmes qu’il rencontre. Les œufs ont éclos en classe en février. On ne devait pas donner à manger aux petits poissons car ils naissent avec une vésicule (une sorte de glande) qui les nourrit. Tous les jours, on devait vérifier la température, la pureté et le pH (l’acidité) de l’eau. On devait aussi changer l’eau régulièrement. Si on constatait un problème, on contactait Olivier qui nous disait ce qu’il fallait faire. »

Quelques semaines plus tard, les alevins avaient bien grandi. Petit à petit, ils avaient épuisé la vésicule qui les nourrissait. Il était alors grand temps de les relâcher dans un cours d’eau pour qu’ils puissent se nourrir eux-mêmes de larves, d’insectes…

Les enfants se demandent comment des poissons si petits (ils mesurent 3 à 4 cm de long) vont se débrouiller dans la nature.

Sur les 300 alevins relâchés, seuls un ou deux parviendront à l’âge adulte. Dur, dur, la vie d’un saumon!