En Mongolie (Asie), un habitant sur deux vit à Oulan-Bator, la capitale la plus froide du monde. En hiver, les températures peuvent plonger jusqu’à -40°C. C’est aussi une des villes les plus polluées du monde. En périphérie (autour) de la ville, la majorité des habitants vivent dans des yourtes, des tentes traditionnelles, sans eau courante et se chauffent en brûlant du charbon et même du plastique. Ces habitations n’ont pas de système d’évacuation.

À Oulan-Bator, la concentration de particules fines, des poussières de pollution microscopiques qui peuvent entrer dans les poumons et le sang, est très élevée. En janvier, elle était 133 fois plus élevée que ce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis comme limite maximale.

Les personnes fortunées de la capitale accusent les habitants des yourtes des bidonvilles environnants, ces migrants, venus chercher du travail à la capitale, d’y polluer l’air et réclament leur expulsion.

En 2017, les autorités ont interdit les mouvements migratoires à l’intérieur du pays. Et l’année suivante, elles ont interdit le chauffage au charbon. Mais sans résultat, puisque les habitants pauvres n’ont guère d’autres solutions.

Vivre loin de ses parents

Ainsi, sur cette photo, on voit Amina. Cette petite fille a souffert d’une pneumoconiose (maladie pulmonaire causée par l’inhalation de poussières dangereuses) à deux reprises à l’âge de deux ans.

Selon les médecins, cette fille doit aller vivre à la campagne. Ses parents ont dès lors décidé de l’envoyer vivre chez ses grands-parents dans un village situé à 135 kilomètres de la capitale. Elle voit sa maman une fois par semaine.

Les experts préviennent que la pollution est désastreuse pour les enfants. Chaque jour, environ 15 000 litres d’air transitent (passent) par nos voies respiratoires. Mais les enfants respirent plus vite que les adultes et absorbent plus d’air et de polluants stagnant au ras du sol. Cet air pollué peut causer un retard de développement, des maladies chroniques (permanentes, qui restent), voire la mort. L’hiver, les hôpitaux sont pleins. Pour de nombreux parents, le dilemme (choix difficile) est là: garder ses enfants chez soi au risque de mettre leur vie en danger ou les envoyer vivre à la campagne pour les préserver de la pollution?