Comment s’habillait-on et décorait-on les maisons en Égypte du 3e au 12e siècle (des années 200 aux années 1100)? Plus de 200 fragments (morceaux) provenant de vêtements et de tissus d’ameublement (tentures, coussins, nappes…) de cette époque sont exposés jusqu’au 26 mai au Musée royal de Mariemont à Morlanwelz.

Ces textiles ont été retrouvés dans des tombes égyptiennes. À cette époque, le pays n’est plus dirigé par un pharaon. Leur règne a pris fin en l’an 30 après Jésus-Christ lorsque l’Égypte est devenue une province romaine. Petit à petit, les habitudes des Égyptiens ont changé. Les morts n’étaient plus momifiés (transformés en momies) comme au temps des pharaons. Ils étaient enterrés avec des vêtements qu’ils avaient portés de leur vivant. Les corps étaient aussi parfois emballés dans des tissus d’ameublement.

Retrouver des textiles aussi anciens est rare. Ils ont résisté au temps grâce au climat sec qui règne en Égypte. Les étudier permet de plonger dans la vie quotidienne et la mode du peuple égyptien du premier millénaire. Quel genre de vêtements portaient-ils? En possédaient-ils beaucoup? Comment décoraient-ils leurs maisons? Comment les tissus, les habits étaient-ils fabriqués et décorés? Que signifiaient les motifs sur les tissus? Y avait-il des modes? … Au fil de l’expo, des panneaux, des films, des manipulations… répondent à ces questions et à bien d’autres.

Les tissus exposés sont fabriqués en lin et décorés de motifs en laine teinte (colorée). Avant, à l’époque des pharaons, les vêtements étaient souvent blancs car ils étaient fabriqués uniquement en lin, une fibre impossible à teindre (les teintures ne tiennent pas sur le lin). L’usage de la laine, une fibre que l’on peut facilement colorer, a été introduit en Égypte par les Romains.

La mode en couleur

Après la conquête romaine, les tissus égyptiens en lin sont agrémentés de motifs colorés en laine. Les techniques de tissage et de teinture sont expliquées dans l’expo. Les visiteurs ont un métier à tisser à leur disposition pour expérimenter eux-mêmes le tissage.

Les dessins (formes géométriques, fleurs, animaux, personnages…) s’inspirent des différentes cultures et religions qui se succèdent et se côtoient en Égypte au cours du premier millénaire: cultures grecque et romaine, religions chrétienne, musulmane, juive… Un même motif est souvent repris par plusieurs cultures ou religions, sans doute au gré de la mode comme pour nos vêtements aujourd’hui. Les motifs égyptiens pourraient se retrouver sur les vêtements d’aujourd’hui sans qu’ils fassent démodés! Les visiteurs peuvent jouer avec ces motifs en décorant une tunique.

L’expo est une porte ouverte sur le passé mais elle invite aussi à s’interroger sur le rapport que nous entretenons de nos jours avec la mode. Quelle signification ont les dessins et motifs qui ornent nos vêtements? Répare-t-on nos habits quand ils ont un accroc (un trou) comme le faisaient les Égyptiens? Comment recycle (réutilise)-t-on nos vêtements et tissus? Les Égyptiens récupéraient les décors en laine sur leurs vieilles tuniques et ils les recousaient sur de nouveaux habits. De lin et de laine, une expo qui inspire!