C’est la première année que les élèves de l’école Jacques Brel à Jette (Bruxelles) ont des séances de Qi Gong (prononcez «chi kong»).

Selon les élèves, il s’agit d’un mélange de danse et de yoga. Christophe Boot, le professeur de Qi Gong, parle plutôt de gymnastique douce chinoise qui se pratique avec des mouvements lents.

Ce vendredi-là, les élèves de 5e année entrent et s’installent calmement. Certains se mettent spontanément à méditer.

Depuis le mois d’octobre, Medhi, Laurencia, Oumaima, Luca et les autres découvrent comment des gestes lents peuvent faire circuler l’énergie et, petit à petit apaiser l’esprit, décrisper le corps. « C’est un très bon sport pour ceux qui n’arrivent pas à se concentrer», exprime Luca.

Anas pense plutôt que le Qi Gong est un cours de relaxation. C’est aussi l’avis de Souleyman qui parle de stress qui s’en va. Anyssa précise que cette gymnastique permet de mieux maîtriser le souffle et la respiration. Mehdi souligne que le Qi Gong est bon pour la santé. Selon lui, il renforce les poumons, apaise le cœur, calme le moral et détend le corps.

Le déroulement d’une séance de Qi Gong

Au fur et à mesure des séances, les élèves ont appris des postures et des enchaînements. Des noms sont donnés à tout cela. «Faire l’arbre», c’est se tenir jambes écartées et dessiner un cercle devant soi avec les bras. Les enfants ont aussi appris à faire le rat, le dragon, le feu, la lune, la souris, le tigre, le cavalier….

Chaque séance a un thème: l’estime de soi, la concentration, le calme, la gestion des émotions… Christophe Boot explique: «Le Qi Gong propose d’apprendre à gérer les émotions (joie, colère, peur…) en faisant des mouvements.»

Une fille suggère de commencer par la joie. Est-ce possible d’avoir trop de joie? Les enfants parlent de perte d’équilibre, d’agacement pour les autres… Et manquer de joie serait bien dommage. Dans la vie, tant de petites choses peuvent en apporter. Christophe invite les enfants à réaliser des mouvements qui vont leur permettre de bien canaliser ce ressenti. D’autres mouvements leur montrent comment gérer leur colère, leur peur…

«Quand ils entrent en classe, explique Melissa Butera, l’enseignante de ces élèves de 5e année, ils sont disponibles, attentifs. C’est le bon moment pour faire un gros travail ou une évaluation. J’aimerais réserver un espace en classe où chaque enfant puisse se rendre, même juste pour respirer quelques minutes, en étant conscient qu’il en a besoin. Ça change tout!»

En dehors des séances

Christophe Boot a créé des cartes qui présentent les postures. Il compte éditer ces cartes, accompagnées de petites vidéos. Ce serait une manière pour les écoles de poursuivre elles-mêmes ce travail qui, visiblement, plaît beaucoup aux enfants. «La seule chose qui ne me plaît pas, exprime une fille, c’est que nous n’avons cela qu’une fois par mois!».

L’association Sambodha propose aussi des formations en Qi Gong pour les enseignants et les parents.

www.sambodha.be