Le 25 mars, une quinzaine de jeunes membres d’Amnesty International se sont rendus à l’Élysette, le bâtiment où travaille le ministre-président (chef de gouvernement) de la Région wallonne, Willy Borsus. Ces jeunes sont membres d’un groupe-école Amnesty International, une organisation qui défend les droits humains dans le monde. Ils ont quitté leur école, le collège d’Erpent (Namur) ce midi, avec des sacs à dos remplis de cartes postales. Il y a là un millier de cartes écrites, signées, dessinées, par des personnes de toute la Wallonie. Des enfants, des ados, des adultes, ont voulu ainsi demander à la Région wallonne de ne plus vendre d’armes à des États qui violent les droits humains. Première cible: l’Arabie saoudite, impliquée dans la guerre au Yémen.

Depuis quatre ans, une guerre déchire le Yémen, un pays au sud de l’Arabie saoudite. Des armes wallonnes vendues à l’Arabie saoudite auraient été utilisées dans ce conflit. Les signataires des cartes refusent que cela continue.

Reçues à l’Élysette

Les portes de l’Élysette s’ouvrent. Lisa et Marie-Eugène sont reçues par le ministre-président. Elles déposent les cartes sur la table et expliquent: «On est opposés à la vente d’armes à l’Arabie saoudite en particulier, parce qu’elles vont finir par être utilisées au Yémen. Mais on voudrait aussi que la Wallonie cesse de vendre des armes à des pays qui ne respectent pas les droits humains. »

Le ministre-président remercie les jeunes et leur explique sa position. «Il faut une action coordonnée des pays. Si nous décidons de ne plus commercialiser d’armes wallonnes, d’autres pays européens vont s’empresser de prendre la place et de fournir des armes. On aura donc pris le risque de fermer nos entreprises (les fabriques d’armes) mais le problème ne sera pas réglé

Lisa et Marie-Eugène réagissent, posent de nouvelles questions… À la sortie, elles sont un peu déçues. «Il reste sur ses positions. On a l’impression que rien ne va changer.» De quoi se décourager? «Si on ne fait rien, ça changera encore moins!»