La ville de Bastogne est située en Ardenne belge, dans l’est de la province de Luxembourg, à 12 km de la frontière luxembourgeoise.

C’est là que se trouve le musée en Piconrue qui s’intéresse à la vie en Ardenne entre 1850 et 1950.

Tout commence donc dans une salle où flambe (sur un écran) un feu de bois. Les enfants de l’école de Bonneville (Andenne) s’asseyent par terre, en cercle. L’heure de la veillée est arrivée. En tout cas, on peut l’imaginer. D’ailleurs, l’animatrice commence par raconter une histoire. Le silence s’installe, les regards sont captivés par ce récit qui revêt un aspect magique: la présence de nutons.

Mais qui sont ces petits êtres? Il est temps d’entrer dans la maison des légendes, un espace du musée. La rencontre avec les nutons se fait d’abord sur la carte géographique de l’Ardenne. « Sur cette carte, vous voyez des nutons dans tous les endroits où l’on a déjà raconté des légendes les concernant, précise l’animatrice. Pourrait-on les confondre avec des nains de jardin? Non, car les nutons vivent dans des trous de grottes, dans les forêts.»

Conte ou légende?

Mais pourquoi parle-t-on de légende de nutons plutôt que de conte? Ne s’agit-il pas d’histoires merveilleuses avec des personnages inventés?

Les enfants découvrent que, dans les légendes, il y a toujours une part de réel. Ainsi, la légende racontée en début de visite fait référence à un vrai village qui existe entre Bastogne et Neufchâteau. Dès qu’il y a un élément réel, même simplement un personnage historique, au milieu d’un récit merveilleux, on est dans la légende.

Durant la visite, les enfants vont sans cesse être encouragés à se poser des questions et à observer. Ils pénètrent plus profondément dans la forêt, découvrant d’autres légendes avec notamment… le loup-garou. Mais qu’est-ce qu’un loup-garou? En Ardenne, il s’agit toujours d’un homme qui, la nuit tombée, se transforme en loup. En France ou ailleurs, cela peut parfois être une femme.

L’animatrice explique que les légendes parlent parfois des animaux que l’on craint. Chez nous, le loup fait peur. En Asie, ce sont les tigres et, en Afrique, les serpents.

Le seul et unique moyen de tuer le loup-garou

Mais comment se transforme-t-on en loup-garou? Les enfants trouvent les réponses et découvrent aussi le seul et unique moyen de tuer les loups-garous. Aliocha, Arsène, Zoé et les autres s’impliquent dans la visite. Au point que l’un d’eux s’exclame: «Cela existe-t-il vraiment, les loups-garous?»

Faire la part des choses, distinguer le réel de l’imaginaire, tout est là. Mais les enfants ont compris que les histoires font aussi passer des valeurs: le respect, la solidarité, la bienveillance…

Dans la charte de leur école aussi, il est question de valeurs. «Et si on mettait nos valeurs en histoires?» propose l’enseignant de l’école Bonneville. «Ce serait une autre façon de les faire passer aux plus jeunes. Qu’en pensez-vous?», lance-t-il au groupe d’enfants.