C’est le 23 juin 2016 que le Royaume-Uni a voté pour sortir de l’Union européenne.

Comme vous le voyez sur la carte, le Royaume-Uni comprend la Grande-Bretagne (l’Angleterre, le pays de Galles et l’Écosse) et l’Irlande du Nord.

Mais l’île d’Irlande est divisée en deux. S’il y a la province britannique d’Irlande du Nord, il y a aussi la République d’Irlande (en blanc sur la carte) qui est un État indépendant depuis 1937.

Quand le Royaume-Uni aura quitté l’Union européenne, en emmenant donc avec lui l’Irlande du Nord, il faudra remettre une frontière avec la République d’Irlande qui, elle, restera dans l’Union européenne.

Cette explication est importante car c’est là-dessus que bloquent les discussions du Brexit.

Le Royaume-Uni ne veut pas d’une frontière «en dur» entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande.

30 000 Irlandais vont chaque jour travailler d’un côté ou de l’autre, sans passer ni barrière, ni frontière et c’est d’ailleurs ce qui a été voulu par l’accord de paix signé en 1998. Cet accord a mis fin à une période de 30 années où le conflit nord-irlandais a provoqué la mort de 3 500 hommes, femmes et enfants.

Que faire alors si on ne peut mettre de frontière en dur entre les deux Irlandes? Durant des mois, un accord a été négocié entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.

L’UE a proposé la création d’un «filet de sécurité» (backstop), avec des contrôles douaniers en mer d’Irlande. L’Irlande du Nord resterait alors temporairement dans l’union douanière européenne. Mais le 15 janvier, le Parlement britannique l’a refusé. Il craint que ce backstop ne lie indéfiniment leur pays à l’UE.

Différentes pistes

Peut-il y avoir un divorce sans accord (ce que l’on appelle en anglais le «no deal»)? Cette sortie brutale est le scénario le plus redouté. Les conséquences seraient lourdes de part et d’autre (voir dans l’article ci-dessous).

Peut-il y avoir un nouveau référendum (vote autour d’une question)? Celui qui a eu lieu le 23 juin 2016 avait montré que la moitié (51,9 %) de ceux qui avaient voté (72,2 % des électeurs britanniques) avaient répondu «Oui» à la sortie de l’UE. Y en aurait-il autant aujourd’hui? Les Britanniques s’étaient-ils bien rendu compte des conséquences (effets) d’une telle sortie? Le Labour, le principal parti d’opposition au Royaume-Uni, a demandé qu’un référendum soit à nouveau organisé. Mais cela a été refusé par le gouvernement britannique.

Tout est donc bloqué

Que se passera-t-il le 29 mars? L’accord prévoyait la mise en place d’une période de transition jusqu’au 31 décembre 2020 (moment où le Royaume-Uni serait vraiment en dehors de l’UE)…

Si la frontière est rétablie entre l’Irlande du Nord et l’Irlande (pays membre de l’UE), cela compliquera la vie des milliers de personnes qui la franchissent chaque jour.

À quelques semaines du Brexit, la peur du «no deal» est là. Petite anecdote: des centaines de Britanniques ont déjà acheté une Brexit Box, une «boîte de survie» commercialisée par une petite société pour pallier (répondre à) toute pénurie dans les magasins. Ce kit de survie contient des aliments lyophilisés pour 30 jours, un filtre à eau et un produit d’allumage pour le feu!

En fait, on sent de plus en plus que c’est de temps dont on a besoin. C’est d’ailleurs la volonté de l’UE . Theresa May a annoncé que d’ici le 12 mars, elle demanderait un vote du Parlement britannique. Redira-t-il «non» comme le 15 janvier ? Le texte sur lequel il va devoir se prononcer n’a pas changé. Theresa May a annoncé le 26 février qu’elle accepterait alors que le Parlement vote le report de la date du Brexit.