La Belgique y sera présente, avec 16 athlètes. Le 19 février, la LRBA (Ligue Royale Belge d’Athlétisme) a envoyé un mail aux athlètes qui a fait grand bruit. Elle leur demandait de signer un «code de conduite», une convention (un accord) dans laquelle ils s’engageaient notamment à porter les équipements mis à leur disposition et «s’assurer que les logos des sponsors étaient entièrement visibles sur l’équipement officiel.» Le mail menaçait aussi les athlètes d’amendes pouvant aller jusqu’à 20 000 euros et parlait de risque de «non-sélection» pour un championnat international.

Nafissatou Thiam a dénoncé cette convention. Elle a parlé des pressions qu’elle subissait. L’allusion était claire, ce mail faisait référence à l’incident qui avait eu lieu en août dernier à l’Euro d’athlétisme à Berlin (Allemagne). Nafi concourait dans l’épreuve de l’heptathlon (compétition qui regroupe sept disciplines de l’athlétisme). Elle avait démarré la compétition avec une autre tenue que celle prévue. Problème: sa tenue ne portait pas le logo (la publicité) du sponsor principal de la fédération. Nafi a expliqué qu’un des maillots prévus avait craqué quand elle l’a essayé. Par sécurité, elle a donc enfilé un ancien maillot (qui ne portait pas le logo du sponsor) pour démarrer l’heptathlon. Après un rappel à l’ordre de la fédération, qui l’a menacée de l’exclure de la compétition, Nafi a changé de tenue après trois épreuves. La fédération, qui ne paie aucune prime à la performance ou aux résultats, peut-elle menacer les athlètes de pareilles amendes?

Finalement, la fédération a fait marche arrière, elle a annoncé qu’une nouvelle convention sera rédigée, après discussion avec les athlètes. Quant à Nafissatou Thiam, elle a dit qu’elle était soulagée d’avoir vidé son sac et que son seul regret était de ne pas en avoir parlé plus tôt.