Thierry Stasiuk est cuisinier professionnel et professeur de cuisine. Il est aussi l’auteur de trois contes culinaires autour du thème de la malbouffe (se dit d’une alimentation déséquilibrée mauvaise pour la santé et pour l’environnement) et de ses méfaits (mauvais effets).

Aujourd’hui, les élèves de 6e primaire de l’athénée Orsini à Jumet accueillent Thierry pour la quatrième fois dans leur classe. Le but du cuisinier? Sensibiliser les enfants à l’art de bien manger, à travers la lecture de ses contes culinaires et ses différentes animations.

Au programme aujourd’hui: le sucre présent dans les aliments produits par l’industrie agroalimentaire. Thierry installe devant les enfants un distributeur automatique d’aliments: «C’est le distributeur automatique d’aliments de Wallino dans lequel il n’y a que des choses bonnes pour la santé: des fruits, des légumes, des céréales…. Mais la sorcière Malbouffe a tout remplacé par des aliments industriels: sodas, barres chocolatées, chips, pizzas surgelées, biscuits… Analysons ces aliments au point de vue des sucres qu’ils contiennent.»

Différents sucres

Mais avant de démarrer l’analyse, Thierry rappelle des notions sur les sucres ou glucides vues lors des ateliers précédents : la différence entre les sucres lents et les sucres rapides et la place de ces différents sucres dans la pyramide alimentaire (pyramide qui montre la place à accorder aux différentes familles d’aliments pour avoir une alimentation équilibrée). Les sucres lents fournissent l’énergie nécessaire au corps humain pour fonctionner. Il faut en manger à chaque repas. On trouve ces sucres dans les céréales, le pain, les pommes de terre, les pâtes… Les sucres rapides apportent aussi de l’énergie à l’organisme. La différence est que le corps les assimile plus rapidement que les sucres lents. On en trouve notamment dans les friandises, les sodas, les fruits… Le sucre en morceaux, le sucre fin, la cassonade… sont aussi des sucres rapides.

Thierry: «Le corps peut se passer des sucres rapides, mais pas des sucres lents. Normalement, pour avoir une alimentation équilibrée, il ne faut pas consommer trop de sucres rapides. On conseille de ne pas manger plus que l’équivalent de sept morceaux de sucre par jour. Une alimentation trop sucrée peut provoquer des maladies, donner des caries…

Passons en revue les aliments placés dans le distributeur par la sorcière Malbouffe. À votre avis, combien de morceaux de sucre contient un paquet de biscuits? Une barre chocolatée? Un soda? Un paquet de chips au sel? Une soupe déshydratée?…» Un soda, c’est sept morceaux de sucre, un jus d’orange industriel, quatre morceaux, une pizza surgelée, sept morceaux, une soupe déshydratée, quatre morceaux….

Sucres cachés

Les enfants découvrent que les industriels ajoutent du sucre partout, même dans des aliments salés comme des pizzas ou des chips, qui ne sont pas censés en contenir. On parle alors de sucres cachés. Thierry explique pourquoi: «Le sucre accentue le goût et donne envie de manger toujours plus de ces aliments. Le sucre déclenche l’hormone du plaisir dans le cerveau. Du coup, le cerveau en redemande. »

Les enfants savent que pour être en bonne santé, ils doivent équilibrer leur alimentation. Mais ne pas manger trop de sucre n’est pas facile. Un enfant remarque: «Si on mange des biscuits comme collation puis qu’on boit un soda, on dépasse déjà les sept morceaux de sucre par jour. » Thierry les rassure: «On peut manger des biscuits ou boire un soda mais seulement de temps en temps. On peut éviter beaucoup de sucre ajouté en cuisinant au maximum soi-même des produits non transformés. Cuisiner permet de maîtriser la quantité de sucre qu’on met dans les plats. Dans les produits industriels, on ne maîtrise rien du tout.»

Pour terminer la séance, Thierry invite les enfants à cuisiner un dessert à base de poires, de chocolat et … de chicons. Étonnant mais sans sucres cachés, évidemment.