Francisco Sanchez-Bayo et Kris Wyckhuys sont entomologistes (scientifiques experts des insectes). Ils travaillent dans des universités australiennes. Ils viennent de publier, dans une revue scientifique, les résultats d’une étude sur la situation des insectes dans le monde. Leurs conclusions sont effrayantes.

Selon ces deux scientifiques, 10% (10 sur 100) des espèces d’insectes ont disparu de la planète depuis 50 ans. Si rien ne s’améliore, plus de 40% (40 sur 100) pourraient disparaître d’ici 2100. Les autres espèces ne se portent pas mieux: aux espèces menacées de disparaître, il faut ajouter un tiers d’insectes qui sont menacés de déclin (compter moins d’individus).

Rôle essentiel

On parle souvent des menaces qui pèsent sur les grands animaux. Les insectes, qui représenteraient deux tiers des espèces terrestres, disparaissent plus discrètement.

Pourtant, leur rôle est fondamental. Ils pollinisent (transportent le pollen, qui permet la reproduction des plantes) les végétaux et sont nécessaires à la vie d’arbres, fleurs, plantes, cultures… Pour nous nourrir, les insectes sont essentiels: 75 à 80% de l’agriculture dépend d’eux.

De nombreuses autres espèces animales ont besoin des insectes: oiseaux, batraciens, hérissons, poissons… La diminution du nombre d’oiseaux, par exemple, serait en partie liée à la baisse du nombre d’insectes. En fait, tous nos écosystèmes naturels (réseaux qui relient les espèces entre elles, car toutes dépendent les unes des autres) sont menacés de s’effondrer!

Pourquoi?

Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont synthétisé (mis ensemble et tiré les leçons principales) 73 études scientifiques menées en Europe et aux États-Unis. Selon eux, on peut dire que les conclusions sont valables pour la Terre entière.

Les problèmes des insectes sont liés à l’évolution des manières de vivre des humains: nos modes de production agricole, la destruction des forêts et des espaces naturels, les produits chimiques que l’on emploie, les changements climatiques, l’urbanisation croissante (les habitations, routes, constructions en béton prennent de plus en plus de place)…

Selon les deux scientifiques, il est urgent et vital pour la planète de changer les choses!