Selon lui, le meilleur moyen de le découvrir était de leur faire passer un test très simple, le test de Turing.

À l’époque, Turing estimait que la meilleure preuve d’intelligence de la part d’une machine était sa capacité à communiquer. L’I.A. va donc discuter par ordinateur avec plusieurs personnes pendant cinq minutes. La machine réussit le test si, au bout du temps imparti (déterminé), plus d’un tiers des personnes interrogées sont convaincues d’avoir parlé avec un autre être humain. Aucune machine n’a encore obtenu ce résultat.

Simulation d’être humain

Nous savons maintenant que l’intelligence ne s’arrête pas à la communication, elle s’étend à la logique, la perception ou encore les facultés artistiques. Pour Hugues Bersini, directeur du laboratoire d’Intelligence Artificielle IRIDIA de Bruxelles, un des objectifs de la recherche pourrait être de «généraliser le test de Turing à toutes les facettes de l’intelligence». Ainsi, dans tous les domaines, les robots ressembleraient à des humains. Ils nous donneraient l’impression d’avoir un être vivant en face de nous. Mais est-ce qu’on peut vraiment appeler cette imitation de l’intelligence?

Faible ou fort

Dès 1966, le programme ÉLIZA obtient d’excellents résultats au test de Turing. Pourtant, il ne fait que reformuler les phrases de ses interlocuteurs. Il répond comme un humain, mais de façon automatique, sans raisonnement. C’est une des grandes questions autour de la recherche en intelligence artificielle: faut-il que la machine «comprenne» ses actions?

Une I.A. comme ÉLIZA est dite I.A. «faible». Elle simule (imite) le comportement humain, mais n’en comprend pas le raisonnement. Plusieurs chercheurs sont cependant convaincus qu’il est possible de créer une machine «consciente». Cette I.A. «forte» serait alors capable de comprendre pourquoi elle effectue ses actions et même de ressentir des émotions. Cependant, nous en sommes encore très loin.