Depuis presqu’un mois, le Soudan est secoué par des manifestations. Quasiment chaque jour, des gens descendent dans la rue. La raison? Les Soudanais n’ont plus de quoi manger. Le mouvement est aussi suivi par les médecins, les universitaires, les avocats, les journalistes…

La colère a éclaté lorsque le gouvernement a décidé de doubler le prix du pain. Le prix de l’essence aussi a augmenté. La population en a assez des pénuries (magasins vides) et assez d’Omar el-Béchir, le président. Cet homme tient le pays d’une main de fer depuis un coup d’État (prise du pouvoir par la force) en 1989.

Pour éviter d’être chassé du pouvoir et d’être jugé par un tribunal, le président tente de faire cesser les manifestations par tous les moyens possibles. En effet, il est poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis au Darfour (région de l’ouest du Soudan).

Ces dernières semaines, plus de 1 100 personnes ont été arrêtées et plusieurs dizaines de Soudanais sont morts. Selon l’Union européenne et des associations de défense des droits de l’homme, des policiers ont tiré à balles réelles (vraies balles) sur les manifestants.

Quels appuis?

Au niveau international, Omar el-Béchir bénéficie de l’appui (du soutien) de pays de la région : l’Égypte, l’Arabie saoudite et le Qatar. Si les États-Unis et l’Union européenne disent «ne pas soutenir Béchir», ils n’ont pas envie que le Soudan s’effondre. Car toute instabilité dans ce pays pourrait encourager des projets terroristes ou entraîner une nouvelle vague de migration vers l’Europe.

De son côté, Omar el-Béchir, 75 ans, a beau faire l’objet d’un mandat d’arrêt d’une cour internationale, il voyage sans être inquiété. Et il affirme que cette contestation ne le mettra pas dehors. Il espère être réélu en 2020!