«Aujourd’hui, vous allez retirer les mauvaises herbes qu’il y a sur le terrain». Paulito, 14 ans et Angel, 13 ans, sont frères. Après l’école, ils partent en direction de la ferme de Graciela dans leur village, San Andrés Cacalopan. Ils s’y rendent pour travailler. Ils sont mineurs (ont moins de 18 ans), et normalement, ils ne devraient pas travailler. Mais ils ont vraiment besoin d’argent, car leurs parents ne peuvent pas payer tous les frais scolaires. «Grâce à mon travail à la ferme, je peux manger le midi à la cantine», se réjouit Paulito. Depuis leurs dix ans, Paulito et Angel travaillent dans différentes fermes du village.

Travailler pour étudier

Graciela est la propriétaire de la ferme. En réalité, elle n’a pas vraiment besoin de ces jeunes travailleurs, car sa ferme est petite. Elle essaie quand même d’en engager le plus possible: «Comme je sais que c’est pour payer l’école, je les engage, explique-t-elle. Parce que c’est important, l’école!» Chaque nouvelle saison, elle emploie deux nouveaux jeunes. Normalement, le travail des mineurs est interdit, mais personne ne l’a jamais contrôlée. Au Mexique, il y a beaucoup d’enfants qui travaillent pour payer une partie de leur scolarité. «L’école est officiellement gratuite, mais en réalité, il y a énormément de frais: inscription, matériel scolaire, repas, transport…», déplore Graciela. À la campagne, beaucoup d’enfants travaillent donc dans les fermes. En ville aussi, beaucoup d’enfants travaillent: le plus souvent dans les supermarchés ou dans des entreprises pour emballer la marchandise.

Regarder vers l’avenir

Quand on demande aux deux frères ce qu’ils veulent faire plus tard, ils répondent la même chose: «Je n’en ai aucune idée». Dès leur plus jeune âge, leurs parents leur ont appris que le plus important, c’était de ramener de l’argent à la maison, et donc de travailler. Leur père leur a enseigné le travail de la ferme quand ils étaient très jeunes. Du coup, ces enfants n’ont pas d’ambition. Leur unique objectif de vie est de gagner de l’argent, et pas de trouver un travail qu’ils aimeront. «Malheureusement, c’est le cas de beaucoup d’enfants par ici!», s’attriste Graciela.