Depuis plusieurs jours, Bangkok, la capitale de la Thaïlande, est frappée par un pic de pollution atmosphérique (de l’air). On a mesuré des quantités de particules fines (poussières de pollution microscopiques) beaucoup trop élevées dans l’air. Les particules fines sont dangereuses pour la santé car elles entrent en profondeur dans les poumons et provoquent des maladies.

Ces derniers jours, le taux (niveau) de pollution aux particules fines enregistré à Bangkok atteignait 102 microgrammes (millionièmes de gramme) par mètre cube d’air alors que l’Organisation mondiale de la santé recommande de ne pas dépasser 25 microgrammes. Les conditions météorologiques que connaît Bangkok pour le moment (absence de vent et de pluie, humidité et présence d’un couvercle d’air chaud au-dessus de la ville) empêchent les polluants de se disperser.

Déclencher la pluie

Pour enlever les particules fines de l’air de Bangkok, les autorités ont utilisé une solution peu banale: ils ont «ensemencé» les nuages pour déclencher artificiellement les précipitations (pluie). En tombant, les gouttes de pluie emmènent les particules fines au sol où elles restent collées par l’humidité.

Pour forcer la pluie à tomber, la technique consiste à larguer (lâcher) par avion de grandes quantités de produits chimiques (souvent de l’iodure d’argent) dans les nuages. Ces produits facilitent la formation de cristaux de glace dans les nuages. Quand les cristaux sont suffisamment gros, les averses éclatent.

Le 15 janvier, des avions déclencheurs de pluies artificielles ont été envoyés dans le ciel de Bangkok. Ce jour-là, une fine pluie naturelle était tombée sur la capitale. Les autorités espéraient que l’intervention des avions provoque d’autres pluies le 16 ou le 17 janvier.

Solution miracle ?

Plus souvent, on provoque la pluie dans certains pays pour lutter contre la sécheresse (en Chine par exemple) que pour débarrasser l’air des particules fines. Envoyer des produits chimiques dans les nuages pour nettoyer l’air pose question. En retombant, ces produits ne risquent-ils pas de provoquer une autre pollution?

Les pics de pollution se produisent de plus en plus souvent à Bangkok. Pour les éviter, il vaudrait mieux diminuer les quantités de polluants dans la ville. Bangkok fait partie des villes les plus embouteillées du monde. Elle compte 9,8 millions de voitures, dont 2,5 millions roulent au diesel, un carburant responsable des rejets de particules fines. Les centrales électriques au charbon (qui produisent de l’électricité en brûlant du charbon) constituent une autre source importante de pollution à Bangkok. Pour rendre l’air respirable, la ville doit mettre en place un véritable plan de lutte contre la pollution.