Le 23 décembre, environ 40 millions de Congolais sont invités à voter. Trois élections sont prévues: – provinciales pour choisir les 780 membres des assemblées qui dirigent les 26 provinces – législatives pour élire les 500 députés présidentielle pour désigner le nouveau président du pays.

Quel président?

Le choix du nouveau président est au centre de toutes les attentions. Il faut dire que ça fait deux ans que l’actuel président devrait avoir cédé sa place! De plus, les changements de président ne sont pas nombreux dans l’histoire du pays…

Pendant plus de 30 ans, la RDC (République démocratique du Congo) a été dirigée par le président Mobutu. En 1997, ce dictateur (qui dirige seul son pays de manière autoritaire et violente) a été chassé du pouvoir par des rebelles (opposants armés). À leur tête, Laurent-Désiré Kabila, qui est devenu président.

En janvier 2001, il a été assassiné (tué). C’est son fils, Joseph, qui a pris sa place. Depuis 2001, Joseph Kabila est à la tête du pays. Il a été élu en 2006, réélu en 2011, mais cette élection est contestée (critiquée): il y aurait eu beaucoup de fraudes. Kabila est tout de même resté président.

D’après la Constitution (texte officiel qui donne les règles à suivre pour organiser un pays), Kabila devait quitter son poste il y a deux ans. Mais il a sans cesse reporté l’élection… Certaines personnes se demandent s’il ne va pas trouver un nouveau prétexte pour rester au pouvoir encore un peu.

Tensions

Pour le moment, 20 hommes et 1 femme se présentent comme candidats à la présidence.

Celui qui a la confiance de Kabila s’appelle Emmanuel Shadary. L’Union européenne (UE) l’accuse de ne pas avoir respecté les droits humains lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, de 2016 à 2018. Shadary est d’ailleurs sanctionné pour cela par l’UE. Cela ne l’empêche pas de profiter du soutien du président Kabila et de mener sa campagne (essayer de convaincre les gens de voter pour lui), en utilisant l’argent, le personnel et le matériel du pays… ce qui est interdit.

Parmi les autres candidats, deux font beaucoup parler d’eux. Felix Tshisekedi, fils d’un ancien opposant très connu. Et Martin Fayulu, candidat d’un regroupement de partis d’opposants à Kabila.

Les jours qui précèdent le vote, des problèmes se sont multipliés. Quelques exemples? Des candidats de l’opposition étaient empêchés de se rendre dans certaines provinces du pays pour rencontrer la population. Un incendie a détruit 80% (80 sur 100) du matériel électoral, notamment les machines à voter (ordinateurs et imprimantes) de la capitale, Kinshasa. Des policiers sont accusés d’avoir tiré avec leurs armes sur des partisans (ceux qui soutiennent) de Tshisekedi et Fayulu. Plusieurs personnes ont perdu la vie. Un rappeur qui dénonce les actions du pouvoir a disparu 24 heures et a été retrouvé dans un état alarmant.

Par ailleurs, des millions de faux noms sont toujours dans les fichiers d’électeurs (16 électeurs sur 100 seraient fictifs, pas réels). Fayulu refuse qu’on utilise les machines à voter. Il trouve qu’elles ne conviennent pas à une population qui compte de nombreux analphabètes (qui ne savent ni lire ni écrire) et de gens qui n’ont jamais employé d’ordinateur. Il ne les trouve pas non plus fiables ni légales (respectueuses de la loi).

Si le vote se passe calmement et «normalement», on peut encore redouter ses suites. Les perdants accepteront-ils les résultats annoncés ou crieront-ils à la fraude? Comment réagira la population?

On vous le disait: des élections attendues… et redoutées.