Aller au théâtre est une belle expérience. C’est un moment unique à partager. À partir du 21 décembre, dans toute la Wallonie et à Bruxelles, le théâtre est à l’honneur.

Ce festival (appelé le «Grand Noël au théâtre») rassemble des dizaines de spectacles. Impossible de tout vous présenter. Mais nous avons eu l’occasion de nous glisser dans les coulisses de La classe des mammouths, une nouvelle création. L’histoire se déroule dans une école. Ce matin-là, les élèves ont la surprise de découvrir que des fouilles archéologiques ont lieu dans leur cour. On y aurait retrouvé des défenses de mammouths! Avec une quinzaine de marionnettes, ce spectacle nous parle des rapports filles-garçons d’aujourd’hui.

Il prend appui sur l’histoire des Néandertaliens qui ont vécu 300 000 ans sur Terre. Chez eux, hommes et femmes étaient égaux. Marie-Odile Dupuis, metteuse en scène: «Au départ, on voulait parler du genre (fille-garçon). Notre question était: qu’est-ce que ça fait d’être une fille? Ou d’être un garçon? On est parti d’un livre qui s’intitule La Robe de Bill. C’est l’histoire d’un petit garçon qui se réveille un matin en fille. On a raconté ce début d’histoire dans deux écoles multiculturelles. Les enfants ont imaginé la suite de l’histoire. Puis, on leur a apporté des vêtements et on a demandé aux garçons de tous s’habiller en filles et aux filles de faire pareil en garçons. Ils ont joué des scènes improvisées (non préparées). On a observé tout ce que les enfants exprimaient par leurs mots et leurs attitudes.»

Le spectacle s’est donc nourri de ce que les enfants ont dit ou montré. Mais pourquoi la préhistoire? Marie-Odile Dupuis explique que, dans l’histoire du monde, sous «l’ère des Néandertaliens», l’évidence était que les hommes comme les femmes chassaient. Cette égalité a duré 300 000 ans. Puis, vers 10 000 ans avant Jésus-Christ, les Néandertaliens ont cessé d’être nomades, ils se sont sédentarisés. À partir de là, les choses ont commencé à changer dans les rapports homme-femme. Nos ancêtres, les premiers Homo Sapiens, ont croisé les Néandertaliens durant 20 000 ans (nous sommes des Homo Sapiens et les Néandertaliens ont disparu). «Nous avons tous 4% de gènes (ce que nous transmettent nos parents: la couleur des yeux, des cheveux…) de Néandertaliens!»

Le spectacle est prenant et joyeux. Adroitement, il nous interroge sur les rôles assignés à chacun(e) dans notre monde d’aujourd’hui. Comment se déroule un jeu dans la cour d’école quand chacun peut vraiment avoir le choix? Les garçons veulent-ils tous et seulement le foot, les filles choisissent-elles toutes et seulement la danse? Voilà un spectacle à vivre en famille ou en classe. Il se joue huit fois en décembre à l’Atelier 210 à Bruxelles.

D’autres spectacles

Nous avons pointé deux spectacles qui ont aussi retenu notre attention.

– Bon débarras

La pièce se déroule dans le débarras d’une maison, un petit espace situé sous un escalier, un endroit rêvé pour se cacher! Éléonore et Joseph s’y cachent en 1906, puis d’autres enfants en 1925, en 1944, en 1953, en 1986 et en 2017. Ce spectacle rend hommage aux souvenirs d’enfants.

Ce spectacle de la compagnie Alula est visible à partir du 5 janvier (et compte beaucoup de dates jusqu’en avril).

– La guerre des buissons

Dans le pays de Toda, 7 ans, les uns se battent contre les autres et il faut fuir. Ce spectacle parle de l’exil. Toda va devoir trouver protection de l’autre côté de la frontière. La mise en scène est bluffante (des marionnettes et des décors de tailles différentes). À voir vraiment!

Ce spectacle du Théâtre des 4 Mains se joue le 27 et le 30 décembre ainsi que le 6 janvier (et encore par la suite).