Maleaume, peux-tu te présenter?

J’ai 12 ans et je viens de Paris. Avant de jouer Rémi, j’avais déjà eu une expérience dans une série télé, j’avais fait une pub et des photos de mode.

«Rémi sans famille», c’est l’adaptation d’un livre qui date de 1878. Tu l’as lu?

Non, mais je connaissais globalement l’histoire. En fait, je ne veux pas lire le livre, parce que j’ai envie de garder ma vision à moi de Rémi.

C’était un long tournage? Tu as joué toutes les scènes qui montrent Rémi?

Ça a duré 13 semaines. J’ai joué Rémi tout le temps sauf pour les scènes où on le voit de loin. Là, j’avais des doublures, parce qu’en France, la loi prévoit un nombre limite d’heures de travail par jour pour les enfants. Du coup, quand ces heures étaient passées, quelqu’un d’autre prenait la relève.

Comment as-tu préparé ce tournage? Tu as étudié tous tes textes par cœur à l’avance?

Oui, j’ai tout appris à l’avance. Une coach est venue chez moi me faire répéter les scènes. Elle m’a appris comment être joyeux, ou comment pleurer quand il faut, devant la caméra. Elle m’a appris à améliorer mon jeu d’acteur.

C’est facile de se mettre dans la peau d’un enfant d’il y a 200 ans?

Non, parce qu’il y a beaucoup de choses qui n’existaient pas, comme le téléphone, Internet, les ordinateurs… Même dans ma démarche, ou mes expressions, je devais faire attention. Par exemple, je ne pouvais pas dire des «ouais», «cool», «OK»…

Jouer avec des grands acteurs comme Daniel Auteuil, c’est agréable?

Au début, j’étais un peu timide, mais il m’a bien accueilli et il m’a mis à l’aise.

Et avec un chien, un singe, une vache…, c’est facile?

C’est très différent de tourner avec un animal et avec un humain. Les animaux ne réagissent parfois pas du tout comme on a prévu. Alors, il faut improviser. Mais heureusement, ce sont des animaux dressés pour des spectacles ou du cinéma.

Il y a aussi une scène avec des loups!

Oui, j’ai tourné une partie de cette scène. Mais après minuit, j’ai dû arrêter parce que la loi interdit de faire travailler les enfants après minuit. C’était très impressionnant parce qu’ils ont une démarche majestueuse et quand ils sont ensemble, ils font peur…

Une autre scène impressionnante, c’est celle dans la tempête de neige! Comment avez-vous filmé ça?

Dans un studio. On avait des énormes ventilateurs qui soufflaient plein de fausse neige. En fait, il faisait très chaud, mais on devait faire semblant d’avoir froid et on avait des gros manteaux. Les conditions étaient quand même très rudes. Et il a fallu beaucoup de temps!

Tout a été filmé en France, même la partie qui se déroule en Angleterre?

Oui, tout a été filmé en France. Les scènes de Londres ont été tournées dans un studio, dans des décors.

Tu chantes, dans le film. C’est ta voix qu’on entend?

Oui. Plus petit, j’étais dans une chorale. J’ai même chanté à l’opéra de Paris, en Birmanie et au Costa Rica. Puis j’ai eu des problèmes aux cordes vocales qui font que je ne peux plus chanter qu’à certaines périodes, en fonction de mon traitement. Par chance, la période du tournage, c’était une période où je pouvais chanter.

Qu’est-ce qui te plaît dans le personnage de Rémi?

Son courage et sa lueur d’espoir dans les yeux. Rémi vit des choses très dures mais malgré tout, il avance, il reste fort.

Que penses-tu du film?

Je trouve que l’histoire est vraiment belle. C’est un film mélancolique mais en même temps solaire, un peu triste, mais on sourit et on pleure en même temps. C’est une émotion très belle.