Il y a 5 ans, la République centrafricaine, pays situé au cœur du continent africain, connaissait une très grave crise. Une guerre civile opposant les différentes communautés a éclaté, entraînant une crise humanitaire avec des problèmes importants de malnutrition (quand les gens ne peuvent pas manger assez) et de sécurité.
En 2014, l’ONU prend la décision d’intervenir dans le conflit pour tenter de le régler. En juillet de la même année, un accord de paix est signé. Mais la situation est restée très instable depuis.
Aujourd’hui encore, les conséquences sont terribles et le reste du monde semble ne pas prêter grande attention à ce qu’il se passe là-bas. Christine Muhigana est représentante de l’Unicef (organisation qui aide les enfants dans le monde) en République centrafricaine. Elle nous alerte sur les dangers que courent aujourd’hui les enfants de ce pays.
Quelle est la situation actuelle des enfants en République centrafricaine?
La situation est très préoccupante (inquiétante). Elle se détériore (devient de plus en plus grave) de jour en jour. Des milliers d’enfants souffrent d’une malnutrition sévère, pouvant causer la mort. Un quart d’entre eux sont déplacés ou réfugiés. Des enfants et des adolescents sont enrôlés dans des groupes armés, certains sont victimes de violences sexuelles.
Pourquoi la communauté internationale n’intervient-elle pas?
C’est une réponse que nous n’acceptons pas toujours mais il y a tellement de crises dans le monde, en Syrie, au Yémen, au Congo, … qu’on ne peut pas être sur tous les fronts à la fois. Et puis, le public n’a pas beaucoup connaissance de ce qui se passe en République centrafricaine.
Qu’est-ce que vous voulez aujourd’hui?
Déjà, en parler est très important. On réclame de l’attention sur cette crise. Ensuite, on espère lever les fonds nécessaires (l’argent dont on a besoin) pour aider ces enfants et prévenir la malnutrition. On a lancé un appel pour réunir 56 millions d’euros. En octobre, on avait seulement réuni 44% de la somme demandée. Mais cet argent est indispensable pour mener à bien nos différentes actions. Les enfants vivent actuellement des scènes d’une violence inouïe. Notre rôle, c’est d’essayer de faire le maximum pour inverser cette spirale de violence.
Quel est le rôle concret de l’Unicef sur place?
La première chose à faire, c’est d’être présent lorsque les Nations unies font un plaidoyer (discours convaincant) pour sortir le pays de la crise. On alerte les partenaires nationaux (du pays) et la communauté internationale. On soutient les diverses initiatives (projets) et on sensibilise la population sur la malnutrition, l’accès à l’eau, à l’hygiène. On essaie d’agir avant qu’il ne soit trop tard.
