La RDC est un pays grand comme 77 fois la Belgique. Ce territoire possède d’immenses richesses dans son sous-sol, mais la population vit dans une grande pauvreté. Les problèmes sont importants, entre autres la violence et la corruption (corrompre quelqu’un, c’est lui donner quelque chose pour obtenir une faveur en échange, de façon cachée). Les Congolais en ont assez de vivre ainsi et veulent du changement. Mais jusqu’à présent, ils n’ont guère eu le choix. Depuis la naissance du pays, en 1965, ils n’ont eu que quatre présidents, qui ont accédé au pouvoir par la force ou dans la violence. Le dernier, Joseph Kabila, est arrivé à la tête du pays après l’assassinat de son père, le président Laurent-Désiré Kabila, en 2001…

Choisir le changement

Les Congolais réclament depuis longtemps de pouvoir choisir un autre président. Des élections ont enfin eu lieu le 30 décembre, après avoir été reportées plusieurs fois. La population congolaise devait élire des représentants au Parlement national et dans les provinces, ainsi qu’un nouveau président. Pour ce dernier poste, 31 candidats se présentaient. Mais trois d’entre eux étaient assez connus et convaincants pour avoir des chances de gagner. Emmanuel Shadary, ancien ministre, était le candidat du pouvoir, choisi par le clan Kabila. Martin Fayulu avait été choisi par un ensemble de groupes et partis d’opposition réunis sous le nom de Lamuka (ça veut dire «réveille-toi» en lingala, une langue congolaise). Felix Tshisekedi, fils d’un ancien opposant très connu, était le candidat du parti UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social).

La nuit du 9 au 10 janvier, la CENI (commission électorale nationale indépendante) a annoncé les résultats provisoires des élections. Elle a déclaré que Felix Tshisekedi avait remporté le scrutin présidentiel avec 38,5% des voix. Martin Fayulu suivrait de près avec 34,8%. Shadary aurait 23,8%.

Des résultats contestés

Beaucoup s’attendaient à une victoire de Martin Fayulu, pour diverses raisons un peu longue à expliquer… La victoire de Felix Tshisekedi surprend donc. Fayulu a déclaré sur les antennes de Radio France Internationale que «ces résultats n’ont rien à voir avec la vérité des urnes» et il dénonce un «putsch électoral» (un putsch, c’est le fait de prendre le pouvoir par la force).

Malgré les doutes, désaccords et questions, c'est Felix Tshisekedi qui deviendra donc président ce 24 janvier.