Sur la table, un journal géant. Des textes, des photos, des dessins, des mots croisés, des poèmes, des photomontages… Les élèves ont consacré beaucoup de temps à ce projet! Mais qu’ont-ils découvert et vécu?

«On est allés voir le centre de demandeurs d’asile de Florennes », expliquent-ils. Certains élèves ont dû surmonter leurs peurs: peur de rencontrer des étrangers, de découvrir comment ils vivent, de voir des gens très malheureux… Mais une fois sur place, ils ont été rassurés.

«Ils sont plus de 500 à vivre là. Surtout des hommes, mais on a aussi vu des enfants. Ils étaient intimidés par notre groupe. On a visité leur logement, ils dorment dans des petites chambres de 2 – 4 personnes. On a vu le magasin de vêtements du centre… C’est pas des vêtements aussi beaux que les nôtres. Ce sont des vieux vêtements. Mais ils n’ont pas beaucoup d’argent pour acheter ça et le reste: 7,10€ par semaine. Ils peuvent quand même recevoir un petit peu plus quand ils travaillent dans le centre, par exemple à nettoyer, faire la cuisine, réaliser des travaux de peinture, faire la vaisselle...»

Lors de leur visite, les enfants ont appris les peurs de ces étrangers qui arrivent en Belgique après avoir vécu des choses très dures. «Certains ont peur des avions qui décollent de la base militaire à côté, ou des bruits du stand de tir… Ça leur rappelle la guerre.» Ils mesurent les difficultés: «Ils ont des cours pour apprendre le français. Certains ont des diplômes de leur pays qui ne valent rien ici. C’est dur pour eux. On a rencontré des résidents du centre qui disaient qu’ils vivent bien là, d’autres ne s’y plaisent pas. Il y en a qui disaient qu’ils étaient en sécurité, c’est bien, mais que leur pays leur manquait

D’après les enfants, l’article 3 est bien respecté pour ces personnes: elles sont accueillies, sont en sécurité ici et on leur donne de quoi vivre (logement, nourriture).

Cette visite a fait réfléchir les enfants: «Je suis contente d’avoir appris tout ça, mais ça m’a déçue de voir comment les gens sont parfois malheureux. Certains réfugiés n’aimaient pas parler de tout ça, d’autres étaient contents de voir qu’on s’intéressait à eux. Nous, on se plaint de ne pas avoir des choses mais on vit quand même bien!»