Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, devrait avoir quitté le pouvoir il y a deux ans. Mais l’homme semblait vouloir s’accrocher au pouvoir… Pouvoir qu’il a depuis 2001 ! De report en report, le vote a finalement eu lieu ce 30 décembre. Mais de nombreuses anomalies ont été signalées.

Anomalies

Avant même de commencer la journée des élections, on savait qu’1,2 million d’électeurs étaient privés du droit de vote, sur 40 millions au total. En effet, l’élection a été «reportée» en mars dans trois régions du pays, officiellement pour des raisons de santé et de sécurité. Dans ces régions, qui sont plutôt opposées au clan de Kabila, les populations sont en colère. Voter en mars n’a aucun sens puisque les résultats des élections devaient en principe être annoncés le 6 janvier et que le nouveau président entrera en fonction le 18 janvier. Certains Congolais privés de leur droit de vote ont manifesté, ou ont organisé des fausses élections.

Ailleurs dans le pays, de nombreux problèmes ont été signalés: des électeurs ne savaient pas à quelle adresse ils devaient se rendre pour voter. Certains découvraient que leur bureau de vote était fermé, car le matériel de l’élection n’était pas arrivé, ou bien que leur nom était absent de la liste des électeurs de leur bureau de vote. Dans certains bureaux, des personnes proposaient de l’argent pour que les électeurs votent pour un candidat précis. Parfois, les électeurs étaient forcés à voter pour un candidat par des individus. Dans un bureau de vote, la foule a voulu faire sortir un de ces individus, pour pouvoir voter librement. La police est intervenue et il y a eu deux morts.

Les machines à voter (des ordinateurs) ont elles aussi posé problèmes: certaines ne démarraient pas, d’autres plantaient tout le temps… Certains témoins affirment même que, dans leur bureau, il était impossible de voter pour le candidat de leur choix puisque la seule liste proposée était celle du président! Vu l’ouverture tardive de nombreux bureaux et les problèmes, les files étaient longues devant les bureaux de vote.

Quels résultats?

Depuis le soir des élections, des milliers de Congolais comptent les voix dans tout le pays. La CENI, commission électorale nationale indépendante, récolte les résultats de tous les bureaux de dépouillement (les bureaux où l'ont trie et compte les bulletins de vote). Mais, selon elle, les résultats n'arrivent pas assez vite. Du coup, la CENI déclare qu'elle devra reporter l'annonce du vainqueur prévue ce 6 janvier.

Dans tout le pays, l'attente est lourde et tendue. Beaucoup redoutent la colère et des violences. C'est officiellement pour limiter les risques de flambée de violence que les autorités (dirigeants) congolaises ont coupé Internet, les SMS et certaines radios. Selon les dirigeants congolais, des faux chiffres commençaient à circuler.