Quand on prépare un deuxième album, on se pose beaucoup de questions, on a des doutes, ou ça se fait facilement, naturellement?

Moi, j’ai eu beaucoup de doutes, de moments où je n’y croyais plus, je me faisais du mal. J’ai besoin de faire quelque chose de différent pour ne pas m’ennuyer. Je voulais me surprendre moi-même. En fait, je préfère me planter en faisant quelque chose de nouveau plutôt que refaire le même truc sans conviction, sans risque…

C’est moins confortable, pourtant!

Oui, mais ce qui est confortable est rarement ce qui nous amène le plus de plaisir et de satisfaction personnelle. Chaque fois que je me suis mis en danger, non sans difficulté, ça m’a réussi. Donc, au final, je suis fier de cet album parce que c’est une tranche de ma vie, c’est ce qui me ressemble aujourd’hui.

Comment ça se prépare, concrètement, un album?

D’abord, il faut écrire des chansons. Trouver des mélodies, avec ma guitare, ça va encore. Ça prend du temps, mais ça va. Par contre, les textes, c’est moins instinctif. Ça demande plus de travail. Il y a une infinité de choses à dire. Il faut trouver ce qu’on veut raconter, trouver les bons mots, la façon de le dire, et que ça matche (que ça s’accorde bien) avec la musique. Alors après tout ça, on a une chanson. Mais aujourd’hui, il faut surtout un son. Pour ça, il faut travailler avec des instruments mais aussi des sons pris à droite et à gauche… Et il faut mixer. C’est un peu comme une recette: on a des ingrédients et il faut doser les quantités, décider comment on va les présenter… Ensuite, on vient mettre le vernis dessus, c’est ce qu’on appelle le mastering. Et enfin, il faut le visuel : la pochette de l’album, les photos de presse, l’univers, ce que je vais raconter et montrer avec tout ça… Il y a une multitude d’étapes et de choix!

Et le choix, pour l’album «Face to Faith», c’est celui du son électro. Même la voix est transformée. Pourquoi?

Oui, c’est un album plus moderne, avec plus de sons synthétiques. Je suis assez fasciné par les mecs qui jouent sur ces machines, même si ce n’est pas la musique que j’écoute chez moi. C’est ce que j’avais envie de faire, moi, maintenant.

Album Face to Faith, Pias

En concert le 7 décembre à La Madeleine (Bruxelles)