Notre métier ne ressemble pas tout à fait à ce qu’on nous montre dans les séries. », prévient Philippe Painblanc. «À la télé, les policiers sont presque tout le temps sur le terrain, ils dégainent facilement leur arme. Être policier, ce n’est pas tout à fait ça.En une journée, un policier se partage principalement entre quatre tâches: il fait de la prévention (donner des conseils pour éviter des dangers, des faits graves…), de la répression (punir quand des lois ne sont pas respectées), du social (aider les gens) et de l’administratif (rédiger les rapports, les documents officiels)

Police locale

Philippe Painblanc est policier depuis 1991 et commissaire depuis 2008. Il est l’un des sept commissaires de la zone de police locale Aiseau-Presles/Châtelet/Farciennes dans le Hainaut. Il exerce sa fonction à Châtelet, au commissariat central de la zone. Philippe: «La zone de police Aiseau-Presles/Châtelet/Farciennes rassemble trois communes. Elle s’étend sur un peu plus de 6 000 ha (1 ha, c’est un carré de 100 m de côté) et comprend environ 58 500 habitants. 145 policiers et 41 civils (non policiers) travaillent dans notre zone de police. Les civils effectuent des tâches pour lesquelles il ne faut pas être policier (du secrétariat par exemple). Ainsi, cela décharge les policiers de certaines tâches pour leur permettre d’être plus sur le terrain. »

Les commissaires organisent au quotidien la vie des différents services de police. Philippe: «Ma tâche la plus importante, c’est de réaliser les enquêtes de moralité (vérifier qu’une personne se comporte bien) concernant les personnes de la zone de police qui veulent commencer la formation pour être policier. J’encadre aussi les stages des étudiants qui sont en formation à l’académie de police. Une autre de mes tâches est de présenter la police au public : gérer la présence de la police dans des salons, organiser des animations comme Place aux enfants par exemple. Les commissaires de police sont aussi officiers de garde pendant une semaine. Cela signifie que durant cette semaine-là, ils sont responsables et appelables le soir et la nuit pour tout ce qui se passe sur la zone. Pour l’instant, il y a des commissaires absents et malades. Avec ceux qui restent, on est de garde une semaine sur quatre.»

Un métier exigeant

Philippe: «Une des difficultés du métier de policier, c’est qu’on ne nous appelle jamais à 3 h du matin pour boire une tasse de café. Quand on fait appel à nous, c’est parce que la situation est problématique. Dans certains cas, il peut y avoir de la violence. On doit gérer la situation dans le respect des lois et si possible sans employer la violence. Certaines interventions sont lourdes et nous touchent personnellement.

Les policiers exercent aussi de plus en plus un rôle social. Quand les gens ne savent plus à qui s’adresser pour régler leurs problèmes, ils téléphonent à la police. Parfois, pour des choses pour lesquelles on ne peut rien faire. Les gens nous abordent souvent en rue pour exposer leurs problèmes. Il faut prendre le temps de les écouter. »

Le temps, c’est souvent ce qui manque aux policiers. Philippe: «Il arrive qu’on ne termine pas sa journée de travail à l’heure prévue. Le matin quand on arrive, on ne sait jamais comment la journée va se dérouler. »