Comme partout ailleurs dans le monde, en Belgique aussi, des espèces animales et végétales sont menacées de disparition. En cause? L’urbanisation (extension des villes) qui entraîne la destruction de milieux naturels, la pollution, le réchauffement climatique…

L’agriculture

Pour Antoine Derouaux, ornithologue chez Natagora (association qui défend la nature à Bruxelles et en Wallonie), «Le gros problème en Belgique et en Europe pour la biodiversité, c’est l’agriculture industrielle et intensive. Ce type d’agriculture n’est pas favorable à la biodiversité car on utilise des pesticides (produits chimiques pour lutter contre les maladies et les insectes dans les cultures), on cultive sur des grandes parcelles (champs). Quand on se retrouve avec d’immenses champs où ne pousse qu’un seul type de plantes, des pommes de terre par exemple, il y a peu d’espèces dedans. Pour créer ces grands champs, on a arraché des haies, bouché des fossés… et ainsi supprimé l’habitat d’un certain nombre d’espèces. Une agriculture moins intensive, plus locale et qui tient compte de l’environnement est beaucoup plus favorable à la biodiversité. Ce type d’agriculture est en train de revenir. On voit aussi que des agriculteurs, qui utilisent des méthodes intensives, aménagent leurs champs pour la faune. Ils replantent des haies, laissent des zones en friche (zones qu’ils ne cultivent pas, où on laisse pousser des plantes sauvages).»

Tout n’est pas négatif

Sur les 22 500 espèces d’animaux répertoriés (identifiés) en Belgique, toutes ne sont pas menacées. Antoine Derouaux: «Certaines espèces se portent bien en Wallonie et à Bruxelles. Il s’agit en général d’espèces généralistes qui se nourrissent de tout et qui sont opportunistes (qui tirent profit des circonstances et s’adaptent) : les renards, les corneilles, les mouettes… Beaucoup d’oiseaux des jardins se portent aussi relativement bien car ils ont pu s’adapter aux changements apportés par l’homme.»

Les mesures de protection, ça marche!

Pour d’autres espèces, il faut agir pour éviter leur disparition. Et quand on s’attaque efficacement aux causes de leur déclin (diminution), on peut renverser la situation. Antoine Derouaux donne un exemple: « Les rapaces, comme le faucon pèlerin et le hibou grand duc, se portent aujourd’hui mieux qu’avant et pourtant ils avaient presque disparu de Wallonie dans les années 1970, 1980. Et ce pour plusieurs raisons: des collectionneurs prélevaient (prenaient) les œufs dans les nids, des personnes prenaient les jeunes dans les nids pour les revendre et un pesticide, le DDT, rendait les coquilles des œufs fragiles. Quand la femelle s’asseyait dessus pour les couver, ils cassaient.

En 1979, la directive (loi) de protection des oiseaux sauvages votée par l’Union européenne a changé les choses. Les rapaces font partie de la liste des oiseaux protégés par cette loi. On ne pouvait plus les chasser, prélever leurs œufs ou leurs petits. Le DDT a été interdit et on a commencé à protéger l’habitat de ces oiseaux. Grâce à ces mesures, les rapaces ont été sauvés. Aujourd’hui plusieurs dizaines de couples de faucons pèlerins et des hiboux grands ducs nichent en Wallonie et à Bruxelles.

Chez soi

Pour Antoine Derouaux, tout le monde peut agir pour protéger la nature: «La protection de la nature commence chez soi. Un jardin uniforme avec une pelouse tondue n’abritera pas autant d’espèces qu’un jardin, où, à côté de la pelouse, on aura une haie, une mare, un potager, une zone non tondue avec des herbes folles.

Plus il y a de la diversité dans les jardins, plus il y aura de la diversité dans les plantes et les animaux. On peut commencer par garder une partie au fond du jardin qu’on ne tond pas. Il y aura des sauterelles, des criquets, des papillons… C’est passionnant à observer. »

Natagora organise des activités, des stages de découverte de la nature pour les enfants. Infos sur:

www.natagora.be