Le projet Ecomakala a été mis en place par le WWF (organisation qui défend l’environnement) à partir de 2007 dans la province du Nord-Kivu située dans l’est de la RDC. Il consiste à produire du charbon de bois (combustible obtenu en faisant brûler du bois en l’absence d’oxygène) durable (respectueux de l’environnement). Le but ? Lutter contre la déforestation dans le parc national des Virunga et ainsi protéger les espèces qui y vivent. Ce parc est une réserve naturelle protégée, qui abrite notamment des gorilles des montagnes et des okapis.

Cynthia Bashizi Nabizana du WWF nous explique pourquoi ce projet a été mis en place: «En RDC et dans le Nord-Kivu, peu de gens ont accès à l’électricité. Les populations utilisent principalement du bois et du charbon de bois pour cuisiner, se chauffer… Dans la langue locale (le swahili), le charbon de bois s’appelle le makala. Le problème, c’est qu’autour du parc des Virunga, la densité (nombre d’habitants par km2) de la population est élevée et que les ressources en bois en dehors du parc sont insuffisantes. Les gens se rendaient dans le parc national protégé des Virunga pour couper illégalement du bois pour fabriquer le makala. En 2007, 80% du makala vendu dans la ville de Goma (la capitale de la province du Nord-Kivu) était fabriqué à partir de bois qui provenait du parc national des Virunga. Le parc était menacé par la déforestation.»

Ecomakala

Le déboisement constitue une grave menace pour la survie des espèces qui vivent dans le parc des Virunga. Cynthia explique comment le projet Ecomakala lutte contre la déforestation: «Le principe est de fournir aux populations un makala durable, produit à partir d’arbres à croissance rapide (qui poussent vite) plantés par des paysans sur des terres situées en dehors du parc. En étant produit à partir de bois qui ne provient pas des Virunga, l’Ecomakala le protège. En même temps, il permet aux paysans de gagner de l’argent. » Pour produire le makala durable, des pépinières (où on fait pousser de jeunes plants d’arbres à partir de graines) ont été créées. Des paysans ont été formés à la plantation d’arbres, à l’entretien des plantations, à la production du charbon de bois. La commercialisation (la vente) de l’Ecomakala a été organisée. Cynthia: «Pour mettre tout cela en place, le WWF collabore avec des associations paysannes locales, avec des ONG (organisations non gouvernementales). Les paysans et la population locale sont les acteurs clés du projet.»

Ça marche ?

Aujourd’hui, 17 à 20% d’Ecomakala se retrouve sur le marché à Goma. Cynthia: «Ce n’est pas encore assez. On doit encore améliorer la commercialisation de l’Ecomakala et convaincre plus de gens d’utiliser du charbon de bois durable. Il est un peu plus cher mais si on utilise un foyer (appareil dans lequel on brûle le charbon de bois pour se chauffer, cuisiner) amélioré, on en consomme beaucoup moins. »

Cynthia : «Le programme de reboisement a évolué au fil du temps. Le WWF aide maintenant des associations locales à fabriquer et vendre des foyers améliorés. Un programme d’apiculture (élevage d’abeilles servant à la production de miel) se développe aussi dans les plantations.»

Tout en contribuant à protéger les trésors naturels du parc national des Virunga, le projet Ecomakala permet à des centaines de personnes de gagner de l’argent et de mieux vivre.